N’Djamena, ville lumière ?

Publié le 26 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

N’Djamena verra bientôt clair la nuit. Du moins peut-on désormais l’espérer après la signature, le 19 juillet, d’une convention de financement entre le gouvernement tchadien et la Banque islamique de développement (BID) d’un montant de 23 millions d’euros pour la construction, clé en main, de la centrale électrique de Farcha, située en périphérie de la capitale. Dotée d’une puissance de 25 mégawatts, la nouvelle unité devrait enfin mettre fin à la crise énergétique. La capitale tchadienne revient de loin, puisque la Société tchadienne d’eau et d’électricité (STEE) n’exploite aujourd’hui qu’environ 10 MW, soit moins de la moitié des besoins estimés de la ville. Difficile dans ces conditions d’assurer le fonctionnement des services publics et d’attirer des investisseurs étrangers.

La centrale de Farcha, qui devrait être complétée par de nouveaux équipements d’ici à un an, portera la puissance de production de la capitale à plus de 30 MW, sans résoudre le problème du coût de l’énergie supporté par les consommateurs. En effet, l’électricité tchadienne est excessivement chère, avec un coût au kilowattheure qui est l’un des plus élevés du continent : 0,32 euro contre, par exemple, 0,16 euro au Mali et 0,04 euro au Ghana. En cause : le prix du carburant, qui représente 80 % du chiffre d’affaires de la STEE. Le Tchad a beau être producteur de pétrole depuis juillet 2003, le brut ne peut être utilisé pour fournir de l’électricité à la capitale, car le pays ne dispose pas des infrastructures nécessaires. La mise en exploitation du gisement de Sédigui, au nord du lac Tchad, doté d’un brut léger donc plus facilement utilisable, permettrait d’obtenir un carburant moins cher. Jusqu’à présent, ce projet n’a pas abouti. La construction d’une raffinerie et d’un pipeline confiée, de gré à gré, à une société soudanaise du nom de Concorp n’a jamais été achevée, et la société a disparu avec les millions de dollars du contrat. Pour relancer le secteur énergétique du pays, il faudra donc également assainir la gestion de la STEE, minée par les défauts de paiement. Véolia, filiale de Vivendi, s’y est essayée sans succès et a résilié, en avril 2004, le contrat de gestion qui la liait à la société depuis 2000. Depuis lors, l’État a repris les commandes et assure que la sortie de crise est imminente. Les vents lui sont, pour l’heure, favorables.

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