Port d’Abidjan : l’UEMOA met en cause l’abus de position dominante de Bolloré

Un avis du comité consultatif de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), révélé par Le Monde et RFI, remet en question l’attribution en 2013 du deuxième terminal à conteneurs du port d’Abidjan au consortium composé de Bolloré et APMT.

Bolloré a annoncé en décembre que le second terminal à conteneurs sera opérationnel à partir de janvier 2018. © Olivier/JA

Bolloré a annoncé en décembre que le second terminal à conteneurs sera opérationnel à partir de janvier 2018. © Olivier/JA

Publié le 8 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Le feuilleton de l’attribution du deuxième terminal à conteneurs (TC2) du port d’Abidjan au consortium& Bolloré Logistics Africa, APMT et Bouygues est relancé. Dans un document que se sont procurés le journal Le Monde et RFI, le comité consultatif de commission de la concurrence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) a livré des conclusions sans appel : cette attribution est « assimilable à un abus de position dominante » et le comité se demande si le « comportement fautif de la part d’APMT et de Bolloré Logistics Africa ne devrait pas, a posteriori, amener l’Etat de Côte d’Ivoire à remettre en cause l’attribution de la concession », selon les éléments divulgués par Le Monde.

Il suggère en outre « des sanctions pécuniaires, (…) et la cession d’une partie des parts (…) détenues par APMT et Bolloré sur le capital de l’entreprise attributaire de la concession pour éviter le monopole de l’exploitation des deux terminaux ».

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Si l’appel d’offre insistait sur la nécéssité d’une exploitation du terminal dans un cadre concurrentiel, la candidature de Bolloré et APMT avait toutefois été validée par les autorités.

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L’attribution du TC2 (20 millions d’euros de droit d’entrée et 22 millions d’euros de redevances) au groupement mené par Bolloré début 2013 avait entraîné plusieurs recours de la part des concurrents malheureux, au motif que Bolloré et APMT géraient déjà le premier terminal.

Dans une interview accordée à Jeune Afrique, Dominique Lafont avait à l’époque estimé que son groupe est, de tous les concurrents à l’appel d’offres, celui « qui croit le plus dans les capacités de développement du pays. »

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Le groupement arrivé troisième, mené par le philippin ICTSI, s’en était remis à la commission de la concurrence de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA).

Enquête en cours

On connait donc désormais l’avis de son comité consultatif mais pas encore la décision définitive de la commission, dont l’enquête reste « en cours ». Elle seule est habilitée à prendre des sanctions et demander par exemple l’annulation du contrat. Le port d’Abidjan concentre 90 % des échanges extérieurs et 85 % des recettes douanières de la Côte d’Ivoire. Bolloré Africa Logistics a annoncé en décembre que son second terminal à conteneurs sera opérationnel à partir de janvier 2018.

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