RDC : élections reportées au mois de mars 2019 pour Beni, Butembo et Yumbi
La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé mercredi 26 décembre le report des élections dans les circonscriptions de Beni et Butembo, dans le Nord-Kivu, mais aussi à Yumbi, dans le Mai-Ndombe.
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Après deux années d’une crise politique ouverte en décembre 2016, la RDC a renoué avec les urnes. Félix Tshisekedi a été proclamé vainqueur par la Ceni, devant Martin Fayulu et Emmanuel Ramazani Shadary, le dauphin de Joseph Kabila. Une victoire accueillie entre joie et contestations.
Les électeurs de Beni, Butembo et Yumbi devront prendre leur mal en patience. La Commission électorale nationale indépendante (Ceni) a annoncé, ce mercredi 26 décembre, sa décision de reporter les scrutins présidentiel, législatifs et provinciaux dans ces circonscriptions.
>>> À LIRE – Présidentielle en RDC : comment la Ceni compte s’y prendre pour publier les premiers résultats à J+2
Dans ces trois lieux – les deux premiers se trouvent dans le Nord-Kivu et le troisième à Mai-Ndombe, les élections sont « programmées au mois de mars 2019 et feront l’objet d’un calendrier spécifique », précise le communiqué de l’institution présidée par Corneille Nangaa.
La Ceni justifie le report des scrutins à Beni et Butembo par « la persistance de l’épidémie de la maladie à virus Ebola qui continue à sévir dangereusement » dans cette partie de la RDC. Dans l’ouest, « les incidents meurtriers survenus dans la nuit du 14 au 15 décembre dans le territoire de Yumbi » sont avancés pour expliquer le renvoi des élections au mois de mars dans cette circonscription.
Un report pressenti mais contesté
Ce report était dans l’air depuis plusieurs semaines. La question avait même été abordée lors de la dernière réunion inter-institutionnelle, le 14 décembre, autour du président Joseph Kabila. Les participants à cette rencontre avaient effectivement appelé, par la voix d’Henri Mova Sakanyi, vice-Premier ministre en charge de l’Intérieur, à « prendre conscience de l’importance des risques que représente l’épidémie d’Ebola ».
Très tôt mercredi matin, Martin Fayulu avait prévenu sur Twitter qu’Ebola ne pouvait être utilisé comme « prétexte » pour reporter les scrutins
Très tôt mercredi matin, Martin Fayulu, qui avait été accueilli triomphalement à Beni pendant la campagne électorale, avait prévenu sur Twitter qu’Ebola ne pouvait être utilisé comme « prétexte » pour reporter les scrutins dans ce territoire. D’autant que les circonscriptions de Beni et Butembo sont acquises à l’opposition – particulièrement à Antipas Mbusa Nyamwisi de la coalition Lamuka, soutien de Martin Fayulu. « Ebola, c’est très dangereux », maintient de son côté Corneille Nangaa, joint brièvement au téléphone par Jeune Afrique.
Je mets en garde la @cenirdc contre toute tentative d’annuler les élections à #Beni ville, Beni territoire et #Butembo. Le prétexte d’Ebola est fallacieux car il y’a bien eu campagne dans ces contrées. C’est une énième stratégie pour détourner la vérité des urnes. #RDC
— Martin Fayulu (@MartinFayulu) December 26, 2018
Proclamation des premiers résultats maintenue à J+2
Le président de la Ceni confirme par ailleurs la détermination de la commission électorale à publier les premières tendances des élections du 30 décembre, circonscription par circonscription, 48 heures après le vote. Dès le 6 janvier 2019, tous les résultats provisoires seront ainsi annoncés, suivant le calendrier électoral réajusté.
La publication des résultats définitifs interviendra finalement le 15 janvier, et la prestation de serment du successeur de Joseph Kabila le 19 janvier. Dans ces conditions, les électeurs de Beni, Butembo et Yumbi, voteront-ils tout de même pour un scrutin dont l’issue est déjà entérinée ?
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