Algérie : In Amenas remet les gaz

Déserté depuis la spectaculaire attaque terroriste dont il a été la cible en 2013, le site gazier d’In Amenas, en Algérie, reprend ses activités. Et le personnel des multinationales est placé sous haute sécurité. Bienvenue à Fort Knox !

Vue aérienne du site gazier d’In Amenas, en Algérie. © Google Earth/Reuters

Vue aérienne du site gazier d’In Amenas, en Algérie. © Google Earth/Reuters

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Publié le 12 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Dans le Sahara algérien, presque deux ans après l’attaque terroriste de janvier 2013, le complexe gazier de Tigentourine reprend du service. Partenaire du groupe public Sonatrach et du britannique British Petroleum (BP), le norvégien Statoil a annoncé le retour de son personnel. L’usine devrait tourner à plein régime avant la fin de l’année.

Plan de sécurisation

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Au lendemain du drame, dans lequel périrent 37 otages et 29 terroristes, les compagnies étrangères avaient suspendu leurs activités dans l’attente de la mise en oeuvre d’un plan de sécurisation du site, où travaillaient 700 Algériens et expatriés. C’est désormais chose faite. Une piste d’atterrissage a été construite pour acheminer le personnel par hélicoptère, lui évitant ainsi de longues navettes par la route pour rallier l’aéroport, distant de 45 km.

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Ce retour constitue aussi un gage de sécurité et rétablit la confiance des multinationales.

Des avions survolent régulièrement cette région proche de la frontière libyenne, et des barrages contrôlent l’accès au complexe.

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Autour, une caserne ainsi qu’une clôture avec des sas ont été installées. À l’extérieur, la sécurité sera assurée par des militaires et, à l’intérieur, par des sociétés de gardiennage. In Amenas s’est transformé en Fort Knox, version locale.

Enjeu de taille

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Pour les Algériens comme pour les étrangers, cette reprise de l’activité représente un enjeu de taille. Le retour du personnel permettra d’effacer progressivement les stigmates de l’attaque, qui eut un retentissement mondial et exposa au grand jour les failles du dispositif sécuritaire et du renseignement algériens.

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Ce retour constitue aussi un gage de sécurité et rétablit la confiance des multinationales. Bien que les complexes pétroliers du sud de l’Algérie soient ultrasécurisés, ces compagnies appréhendent toujours des attaques similaires de la part d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ou d’autres groupuscules terroristes.

La reprise de l’activité à In Amenas – qui assure 18 % des exportations de gaz du pays – soulagerait Sonatrach, qui subit une baisse chronique de sa production depuis 2006. Enfin, ce redémarrage pourrait se révéler crucial en pleine crise ukrainienne. Alors que Poutine agite la menace de couper le gaz, l’Europe pourrait se tourner vers l’Algérie…

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