«Je t’aime, moi non plus»

Publié le 26 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

Les jours se suivent et ne se ressemblent pas dans les relations entre l’administration américaine et le régime du colonel Mouammar Kadhafi. Après vingt-quatre ans de rupture des relations diplomatiques entre les deux pays, la lune de miel qui a suivi le démantèlement du programme d’armes de destruction massive début 2004 s’est concrétisée, le 28 juin, par l’ouverture d’une représentation des États-Unis en Libye. Elle a cependant failli être remise en question par un premier clash survenu dès la mi-juillet, soit moins d’un mois après cette ouverture.

Abderrahmane Chalgham, le ministre libyen des Affaires étrangères, n’a pas du tout apprécié que son homologue américain Colin Powell qualifie le système politique conçu par Kadhafi de « totalitaire et antidémocratique ».
Le 16 juillet, il a menacé le chef de la diplomatie de la plus grande puissance du monde de poursuites judiciaires pour diffamation. Dans la foulée, le quotidien libyen Azahf al-Akhdhar a qualifié Powell de « menteur ».
L’incident marque l’émergence d’un nouveau contentieux entre les deux pays : Washington fait désormais publiquement pression sur Tripoli pour l’instauration d’un système constitutionnel démocratique et la mise en oeuvre des conventions internationales relatives aux droits de l’homme.
Il n’empêche que les affaires doivent continuer. Frustrées par l’insécurité qui règne en Irak, les compagnies pétrolières américaines continuent à défiler en Libye en vue d’y reprendre leurs activités. Le 20 juillet, après Occidental et le consortium Oasis, c’était au tour des dirigeants de Chevron Texaco Corporation de dire à leurs interlocuteurs libyens qu’ils étaient « très intéressés » par un retour dans leur pays maintenant que Washington avait levé les sanctions, décrétées en 1986, qui leur interdisaient d’y opérer.

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Au même moment, un groupe de hauts fonctionnaires, de banquiers, de juristes et d’experts américains arrivait à Tripoli en vue d’y évaluer les opportunités d’investissements et d’étudier la faisabilité de projets communs libyo-américains… en Afrique. Les droits de l’homme ? On en reparlera chaque fois qu’il faudra faire céder Kadhafi !

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