Qatar – Nabil Maâloul : « Le Mondial 2022 est source d’une fierté immense dans le monde arabe »
L’ex-sélectionneur de la Tunisie Nabil Maâloul est désormais entraîneur du club de Al-Duhail, au Qatar. Il revient sur le développement du football dans le petit émirat, avec en perspective le Mondial 2022.
Nabil Maâloul n’a pas mis longtemps à rebondir après la Coupe du monde russe où il a offert à la Tunisie (face au Panama 2-1), sa première victoire dans la compétition depuis 1978. Avant même la fin du Mondial, l’ex-sélectionneur des Aigles de Carthage s’était engagé avec Al-Duhail, club phare du championnat du Qatar. Il nous a reçu à The Pearl, îlot artificiel en forme d’huître sur lequel s’élèvent de luxueux complexes résidentiels.
Jeune Afrique : Pourquoi avoir choisi de partir au Qatar après votre aventure à la tête de la Tunisie ?
Nabil Maâloul : C’était un nouveau challenge. On a vécu une aventure exceptionnelle avec la Tunisie. J’ai hissé l’équipe à la 14e place du classement Fifa, une première. Il y avait évidemment un petit pincement au cœur de m’arrêter là avec l’équipe nationale. Mais je ne pouvais pas refuser un si grand club comme Al-Duhail. Et puis ma famille vivait déjà au Qatar depuis mon premier passage ici avec le club d’El Jaish. Il y a un cadre de vie exceptionnel et vous êtes en sécurité.
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À mi-saison, votre équipe était en tête du championnat du Qatar, mais vous avez été éliminés en quarts de finale de la Ligue des champions d’Asie. C’est une grosse déception ?
On a été éliminé par le club iranien de Persepolis (2-3 sur l’ensemble des deux matchs). Il nous a manqué un petit peu d’expérience dans cette double confrontation. À Al-Duhail, nous sommes un peu dans le cas de figure du PSG en France. On domine le championnat. Mais excepté le club d’Al-Sadd, il manque une vraie adversité au Qatar. C’est plus compliqué de se préparer pour de gros matchs en Ligues des champions où les clubs coréens, japonais ou chinois sont très costauds.
Quel est le niveau du football au Qatar ? Les joueurs qataris peuvent-ils espérer faire une performance à la Coupe du monde 2022 ?
Depuis mon premier passage en 2014, je trouve que le niveau des joueurs locaux s’est amélioré. Le Qatar fait du très bon travail pour la formation des jeunes. Ce qu’ils ont mis en place avec l’Aspire Academy, c’est exceptionnel. En revanche, il faut encore apprendre aux footballeurs du Qatar qu’être un bon joueur de foot ne suffit pas pour atteindre le très haut niveau. Il faut aussi être un compétiteur. C’est un peu ce qui manque aux joueurs qataris.
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Pensez-vous que la Coupe du monde 2022 va être une réussite ?
Cette Coupe du monde, qui est la première pour la région, est source d’une fierté immense dans le monde arabe. Personnellement, je pense que ça va être le plus beau Mondial de tous les temps. L’architecture des stades du Qatar, les infrastructures autour, ça va être impressionnant. Comme un rêve.
Quel est votre avis sur l’équipe nationale de Tunisie qui disputera la CAN 2019 en juin prochain ?
On a fait un travail en profondeur en faisant venir des binationaux en nombre dans l’équipe avant la Coupe du monde. C’est avec ces joueurs là (Naïm Sliti, Dylan Bronn…) que l’équipe peut aller de l’avant. Je pense qu’il faut continuer dans cette voie en continuant d’attirer des binationaux, tout en améliorant la qualité de la formation de nos jeunes joueurs en Tunisie.
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