John Gadzi : « Produire localement reste un grand défi au Ghana »

Les atouts et les handicaps de l’économie nationale, John Gadzi, spécialiste ghanéen des fusions-acquisitions, les analyse au quotidien. Son verdict.

John Gadzi est un économiste ghanéen. DR

John Gadzi est un économiste ghanéen. DR

Publié le 16 septembre 2014 Lecture : 2 minutes.

Ancien cadre de Goldman Sachs, ce banquier d’affaires ghanéen dirige depuis 2012 le département fusion-acquisition d’IC Securities, une société de services financiers qui a piloté entre autres l’acquisition de l’assureur Provident par Old Mutual et la prise de participation d’investisseurs étrangers dans Fidelity Bank.

Jeune afrique : Comment le secteur privé ghanéen fait-il face à la crise qui frappe le pays ?

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John Gadzi : La première chose que font les entreprises, c’est de transférer les coûts aux consommateurs, ce qui a tendance à alimenter l’inflation. Les patrons cherchent aussi à rogner leurs dépenses courantes, comme les voyages d’affaires, ou bien retardent les investissements qui ne sont pas essentiels. Enfin, certains tentent de substituer des produits locaux aux importations ou cherchent à gagner des marchés hors des frontières.

Le Ghana reste-t-il un pays intéressant pour les investisseurs ?

L’environnement reste attractif, malgré la crise, surtout si vous investissez en monnaie locale. L’arrivée du FMI devrait permettre de stabiliser le taux de change. À plus long terme, le pays a de nombreux atouts. D’abord, il jouit d’une grande stabilité politique et il est bien placé dans le classement « Doing Business » [publié par la société financière internationale, l’IFC]. Ensuite, la production de pétrole devrait doubler d’ici à quatre ans. Enfin, la construction d’un gazoduc, qui alimentera des centrales électriques, permettra de commencer à améliorer la fourniture d’électricité.

Les autorités veulent encourager la production locale. Facilitent-elles la vie des entrepreneurs ?

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Produire localement est un grand défi. La faiblesse du réseau électrique oblige les entreprises à recourir à des groupes électrogènes, ce qui renchérit les coûts de production. Par ailleurs, le marché commun de la Cedeao [Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest], qui devrait permettre de réaliser des économies d’échelle, n’existe que sur le papier. Il reste très difficile d’exporter vers le Nigeria, par exemple.

Les banques locales sont-elles assez solides pour accompagner les entreprises ?

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Des efforts ont été faits pour consolider leur capital. Mais nous restons confrontés à un grave problème : les banquiers préfèrent profiter des bons du Trésor rémunérés à 22 % que propose le gouvernement plutôt que de prendre des risques en prêtant aux entreprises.

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