Élections en RDC : la coalition Lamuka appelle à une journée « ville morte » le 28 décembre

La coalition Lamuka, soutenant le candidat Martin Fayulu, a appelé à une journée « ville morte » dans tout le pays, le vendredi 28 décembre, pour protester contre un nouveau report partiel du scrutin du 30 décembre à Beni, Butembo et Yumbi.

Pierre Lumbi, le directeur de campagne de la coalition Lamuka, devant la presse à Kinshasa, jeudi 27 décembre. © Pascal Mulegwa pour Jeune Afrique

Pierre Lumbi, le directeur de campagne de la coalition Lamuka, devant la presse à Kinshasa, jeudi 27 décembre. © Pascal Mulegwa pour Jeune Afrique

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Publié le 27 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Comment protester contre le report partiel annoncé par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), sans boycotter le scrutin ni se rendre responsable de violences ? Pour résoudre cette délicate équation, il aura fallu près de 24 heures à la coalition Lamuka, qui soutient le candidat d’opposition Martin Fayulu.

Mercredi 26 décembre, au petit matin, la Ceni avait en effet pris la décision d’annuler le scrutin présidentiel dans les circonscriptions de Beni, Béni-ville, Butembo et Yumbi, citant l’épidémie d’Ebola et les violences intercommunautaires, qui sévissent dans ces régions. Leurs électeurs ne devraient prendre part qu’aux législatives et aux provinciales en mars prochain.

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Un report « injustifié », selon Pierre Lumbi

Après plusieurs reports et quelques tiraillements internes, le directeur de campagne de Lamuka, Pierre Lumbi, a fini par s’exprimer devant la presse à Kinshasa, jeudi 27 décembre. Au nom de la coalition, il a appelé à une « journée ville morte » vendredi 28 décembre. La coalition exige que la Ceni « retire instamment » ce report « injustifié » et en appelle à l’ONU, l’UE, l’UA, la SADC et la CIRGL « pour qu’elles obtiennent de la Ceni la levée de cette décision susceptible de fragiliser l’ordre et la stabilité dans la sous-région de l’Afrique centrale ».

« Aucune loi ne donne compétence ni qualité à la Ceni de priver une partie de la population congolaise de son droit élémentaire et souverain », a estimé Pierre Lumbi. « La campagne électorale vient juste de s’y dérouler, drainant les foules, sans qu’une quelconque mesure d’interdiction n’ait été prise […] Nous tenons à rappeler à la Céni que cette épidémie touche au-delà de ces circonscriptions et sévit aujourd’hui dans les territoires de Mambasa, Irumu et même dans la ville de Bunia », a-t-il ajouté.

Dans une interview à Jeune Afrique, la chef de la Mission de l’ONU en RDC (Monusco), Leila Zerrougui, avait pour sa part « regretté qu’une partie de la RDC soit dans l’impossibilité de voter », mais dit poursuivre son « travail afin de calmer les esprits ».

Le secrétaire général de la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco), l’abbé Donatien Nshole, avait été plus direct, dénonçant une décision « très grave » et « curieuse », et soupçonnait un « agenda caché » de la Ceni.

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De son côté, l’UDPS, du candidat Félix Tshisekedi, a décidé d’aller aux élections, même sans vote dans les circonscriptions incriminées.

La majorité présidentielle a pour sa part dit « comprendre » la « décision de report »  et exhorté « les populations congolaises à attendre dans la sérénité le jour du vote ».

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