RDC : le gouvernement demande le départ sous 48 heures de l’ambassadeur de l’Union européenne
Le ministre congolais des Affaires étrangères, Léonard She Okitundu, a donné 48 heures à l’Union européenne pour rappeler son ambassadeur à Kinshasa. Cette « mesure de rétorsion » intervient suite au renouvellement des sanctions de l’UE contre Kinshasa, le 10 décembre.
![Emmanuel Ramazani Shadary, en 2018, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. © Ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité](https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/cdn-cgi/image/q=auto,f=auto,metadata=none,width=1215,fit=cover/https://prod.cdn-medias.jeuneafrique.com/medias/2018/08/08/bbb6d224-1018-47c3-8490-e7609045f871.jpg)
Emmanuel Ramazani Shadary, en 2018, lorsqu’il était ministre de l’Intérieur et de la Sécurité. © Ministère congolais de l’Intérieur et de la Sécurité
Le Belge Bart Ouvry va devoir faire ses valises en catastrophe. Le gouvernement congolais a en effet donné 48 heures à l’Union européenne (UE) pour rappeler son ambassadeur à Kinshasa.
Cette « mesure de rétorsion » a été annoncée à Kinshasa, jeudi 27 décembre, par le ministre des Affaires étrangère, Léonard She Okitundu – trois jours avant les élections cruciales censées se tenir le 30 décembre. Sa déclaration a été lue devant les ambassadeurs accrédités à Kinshasa et devant la presse.
Expulsion déguisée
Il l’a justifiée par le « principe de réciprocité », suite au renouvellement pour un an, le 10 décembre, des sanctions individuelles de l’UE contre plusieurs dignitaires du régime de Kinshasa, dont Emmanuel Ramazani Shadary, le candidat de la majorité présidentielle.
« C’est une manière diplomatique de dire qu’on l’expulse », souffle une source officielle congolaise.
Nous avons déjà été trop patients
« J’ai prévenu le Conseil de l’UE, il y a trois semaines, qu’il fallait qu’ils retirent leurs sanctions avant les élections, a expliqué Léonard She Okitundu à Jeune Afrique. Mais les Européens ont fait ce qu’ils appellent une “reconduction technique”, promettant de réexaminer le dossier après les élections. Pour nous, ce réexamen est un non-événement. Nous avons déjà été trop patients ».
Ingérence
Dans sa déclaration, le ministre congolais des Affaires étrangères a par ailleurs estimé que cette mesure sanctionnait « le comportement répréhensible de l’intéressé ». « Il faisait preuve d’activisme aux côtés de l’opposition et de la société civile, en particulier l’Église catholique, ce qui représentait une ingérence », explique à JA Barnabé Kikaya bin Karubi, le conseiller diplomatique du président Joseph Kabila.
Léonard She Okitundu a par ailleurs indiqué que de nouvelles mesures de rétorsion vis-à-vis de l’UE seraient annoncées « au fur et à mesure ».
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