Basil Omiyi aux commandes de Shell

Publié le 26 juillet 2004 Lecture : 2 minutes.

A 58 ans, Basil Omiyi vient de prendre les commandes de Shell Petroleum Development Company of Nigeria (SPDC) – une « première pour un Nigérian -, l’une des plus grosses entreprises d’extraction du groupe pétrolier Royal Dutch/Shell qui l’a promu au poste de directeur général, le 20 juillet. « Je ne pourrai pas faire de miracles, mais le fait que je suis du pays m’aidera certainement dans mes nouvelles fonctions », a-t-il déclaré.
Le gouvernement nigérian, actionnaire de la SPDC à hauteur de 55 % via la Nigerian National Petroleum Corporation, a accueilli cette nomination avec satisfaction. On manifeste généralement à Lagos l’espoir que les qualités de diplomate que l’on reconnaît à Basil Omiyi lui permettront d’améliorer des relations pour le moins difficiles entre l’entreprise dont il a désormais la charge et les syndicats.
Ingénieur dans le domaine du pétrole, Omiyi a mené une carrière exemplaire au sein de Shell, où il est arrivé en 1970. Il a occupé différents postes en Grande-Bretagne, aux Pays-Bas puis au Nigeria où, en 1996, il intègre le comité de direction des opérations et devient responsable du département environnement. Il deviendra directeur des affaires extérieures en 1999 et directeur de la production trois ans plus tard. « Je me suis souvent demandé si nous aurions, un jour, un patron nigérian. Certains d’entre nous étaient dubitatifs, mais moi, j’y croyais. Voici la preuve que j’avais raison », conclut-il dans un sourire.
Le pays représente 13 % des extractions de pétrole brut de Shell et 4 % du gaz naturel, ce qui lui donne un rôle important dans la stratégie de développement de la compagnie. De nombreux puits onshore sont en voie de se tarir, mais de nouveaux sites offshore doivent être mis en exploitation et il est prévu d’accroître le volume de production du gaz naturel.
Restent les problèmes de pollution et les actes de violence récurrents de la part des populations locales. Un rapport interne, publié le 10 juin 2004, conclut que la présence de la compagnie alimente le cycle des émeutes qui ont tué plusieurs milliers de personnes en 2003.
Si Shell voulait rester fidèle à sa propre charte éthique, il lui faudrait abandonner toute production onshore d’ici à 2008. C’est hors de question pour la direction centrale, qui compte donc d’autant plus sur la présence de Basil Omiyi pour aplanir les difficultés.

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