Sierra Leone : l’ex-ministre de la Défense arrêté pour corruption présumée

L’ancien ministre sierra-léonais de la Défense, Alfred Paolo Conteh, a été arrêté vendredi pour corruption présumée dans une affaire d’achat de matériel militaire, a annoncé samedi la commission nationale anti-corruption.

Alfred Paolo Conteh © Ministère de la Défense de Sierra Leone

Alfred Paolo Conteh © Ministère de la Défense de Sierra Leone

Publié le 30 décembre 2018 Lecture : 2 minutes.

Alfred Paolo Conteh, ministre sous la présidence d’Ernest Bai Koroma (septembre 2007 – avril 2018), a été arrêté vendredi en même temps qu’un ancien directeur général du ministère de la Défense, Sannah Marrah, pendant cette période, a indiqué la Commission dans un communiqué. Aucune charge n’est encore retenue contre eux.

La Commission, créée en octobre, mène dans le cadre de cette affaire des enquêtes sur des achats en 2015 de véhicules et d’uniformes militaires et de riz.

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Les véhicules et uniformes militaires ont été livrés par deux entreprises chinoises pour des montants respectifs de plus de 10,6 millions de dollars et de plus de 5 millions de dollars, selon un rapport d’audit publié en 2015. Des irrégularités ont marqué ce processus, selon ce rapport.

Les coûts respectifs pour chaque type de matériel et leur nombre n’ont pas été précisés, de même que le montant et la provenance du riz.

Une manifestation contre l’arrestation de l’ancien ministre de la Défense

Quelque 500 supporters de l’ex-formation au pouvoir, l’APC, ont manifesté samedi soir à Freetown contre l’arrestation de M. Conteh, devant les locaux de la Division des investigations criminelles (police) où est détenu l’ancien ministre de la Défense, a constaté un journaliste de l’AFP.

La manifestation s’est tenue en présence de Samura Kamara, un responsable de l’APC, battu par Julius Maada Bio au second tour de la présidentielle sierra-léonaise en mars.

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Plusieurs anciens responsables de l’administration Koroma, dont le vice-président Victor Bockarie Foh, ont déjà été arrêtés dans le cadre de la lutte contre la corruption et le gaspillage des fonds publics engagée par le régime du président Julius Maada Bio, qui a pris ses fonctions en avril.

« Nous sommes en train de récupérer l’argent volé à notre peuple », a déclaré samedi à la presse le responsable de la Commission anti-corruption, Joseph Ben Kelfalla.

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La commission d’enquête créée en octobre doit entamer début janvier ses auditions sur les cas de corruption passés qui ont contribué, selon un rapport publié en mai, à un effondrement de l’économie.

L’APC critique la mise en place de la commission nationale anticorruption

L’APC a une nouvelle fois dénoncé la mise en place de cette commission et annoncé qu’elle ne collaborerait pas avec elle, dans un communiqué publié vendredi, après l’arrestation de MM. Conteh et Marrah.

« Le Parti appelle tous les anciens ministres, vice-ministres, chefs de départements et d’agences membres de l’APC, et (ses responsables) démis de leurs fonctions, à rester en contact avec son secrétariat pour des actions politiques et légales ultérieures », a indiqué son secrétaire général Alhaji Osman Fodey Yansaeh.

« Le gouvernement ne tolérera pas l’intimidation, l’indiscipline ou la provocation d’aucun parti politique. La lutte contre la corruption va continuer et la commission d’enquête entamera ses travaux en janvier », a déclaré samedi à l’AFP un responsable du gouvernement sous couvert de l’anonymat.

L’économie de cette ancienne colonie britannique, gangrenée par la corruption, a été dévastée par une guerre civile (1991-2002) qui a fait quelque 120.000 morts. Elle reste fragile après les chocs de l’épidémie d’Ebola en 2014-2016 et de la chute des cours mondiaux des matières premières.

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