Élections en RDC : la Ceni reconnaît des « incidents prévisibles qui ont été pris en charge »

À moins de deux heures de la fermeture officielle des bureaux de vote en RDC, Corneille Nangaa, le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni), a indiqué à Jeune Afrique que « tous les incidents » constatés « ont été pris en charge » par ses agents.

A l’entrée d’un bureau de vote de Kinshasa, le 30 décembre 2018. © Jerome Delay/AP/SIPA

A l’entrée d’un bureau de vote de Kinshasa, le 30 décembre 2018. © Jerome Delay/AP/SIPA

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Publié le 30 décembre 2018 Lecture : 3 minutes.

Corneille Nangaa promettait aux Congolais « les meilleures élections de l’histoire du pays ». Mais ce dimanche 30 décembre, jour de trois scrutins combinés (présidentiel, législatifs et provinciaux), il serait hasardeux de confirmer que le président de la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avait vu juste. D’autant que la journée a été plutôt marquée par des couacs.

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Des centaines de bureaux de vote installés dans les lieux prohibés, 544 cas de dysfonctionnement de la machine à voter notamment à Kinshasa, Kongo central, Lomami, au Nord-Kivu et Sud-Kivu, 96 cas d’interdiction d’accès ou d’expulsion des témoins, vandalisme… Dans un communiqué relatant le déroulement des opérations de vote, la Conférence épiscopale nationale du Congo (Cenco) a fait, sur la base des « rapports des observateurs reçus jusqu’à midi », un premier état des lieux des « incidents observés dans les bureaux de vote et de dépouillement dans l’intention de les voir améliorés au cours de la journée ».

Mais, pour l’instant, la Cenco se refuse à attribuer un qualificatif global à ces élections. « Ce serait pris pour parole d’évangile », a expliqué son secrétaire général, l’abbé Donatien Nshole.

Du côté de la Ceni, on relativise : « 544 cas de dysfonctionnement de la machine à voter sur plus de 75 000 bureaux de vote ? », interroge ainsi Corneille Nangaa, qui émet également des réserves sur la méthodologie utilisée par les observateurs de la Cenco dans la collecte de leurs données pour atteindre ce chiffre.

« Des solutions ont été apportées »

Qu’à cela ne tienne, le président de la Ceni reconnaît toutefois des « incidents » qui, selon lui, « étaient prévisibles » lors de cette journée de vote. Corneille Nangaa assure néanmoins que « tous ces incidents signalés ont été pris en charge et des solutions apportées ».

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À Limete par exemple, fief de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), principal parti de l’opposition congolaise, où des listes électorales ont longuement manquées dans plusieurs bureaux de vote, Corneille Nangaa a dénoncé un « coup politique » : « On nous a volé les listes électorales ! ». Mais, à l’en croire, la Ceni a pu en imprimer des nouvelles qui ont été affichées devant ces bureaux de vote.

Je déplore tout le désordre dont nous entendons parler

« Je déplore tout le désordre dont nous entendons parler. Nous nous posons la question de savoir si ce n’est pas un désordre organisé pour que demain la Cour constitutionnelle soit saisie et qu’elle annule tout. Ça, nous ne l’accepterons pas. À Limete, il y a des bureaux qui ne sont pas encore ouverts », a dénoncé le candidat Félix Tshisekedi, leader de l’UDPS, après avoir glissé son bulletin dans l’urne dans un bureau de vote à Ndjili.

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« Le vote se poursuit normalement à travers le pays »

Dans la partie est du pays, à Bukavu où le centre de vote de Imani Panzi s’est réveillé presque sans machines à voter pour ses 32 bureaux de vote, Corneille Nangaa pointe « l’incompétence » de certains responsables locaux de la Ceni qui auraient prévenu le siège à Kinshasa en dernière minute. Mais, là aussi, une solution a été apportée. « Des machines à voter de Beni [l’un des territoires privés de vote pour des raisons d’Ebola, ndlr] ont été acheminées à Bukavu », affirme-t-il.

Pour Corneille Nangaa, « le vote se poursuit ainsi normalement à travers le pays » et exclut toute possibilité de prolongation mais « tous ceux qui seront dans la file d’attente à 17 heures vont voter ».

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