Remise à la CPI d’un ex-milicien centrafricain : décision de la cour d’appel de Paris lundi

La cour d’appel de Paris doit se prononcer lundi sur la demande de remise à la Cour pénale internationale (CPI) de Patrice-Édouard Ngaïssona, un ex-chef de milice centrafricaine et figure des autorités du football africain, arrêté en France pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité.

Patrice-Édouard Ngaïssona, ancien chef de guerre anti-balaka, désormais membre du conseil d’administration de la CAF. © DR / Copie d’écran Facebook

Patrice-Édouard Ngaïssona, ancien chef de guerre anti-balaka, désormais membre du conseil d’administration de la CAF. © DR / Copie d’écran Facebook

Publié le 30 décembre 2018 Lecture : 1 minute.

Visé par un mandat d’arrêt de la CPI, basée à La Haye, Patrice-Edouard Ngaïssona a été interpellé le 12 décembre et écroué. Cet ancien ministre des Sports en Centrafrique est soupçonné d’avoir commis ou aidé à commettre des crimes de guerre et crimes contre l’humanité dans l’ouest de la République centrafricaine entre septembre 2013 et décembre 2014.

« J’étais un porte-parole qui a amené la paix en Centrafrique et non un chef de guerre », avait déclaré devant la chambre de l’instruction de la cour d’appel M. Ngaïssona. Il avait affirmé par ailleurs qu’il n’était « pas au pays » au moment des faits qui lui sont reprochés.

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Élu en février au comité exécutif de la CAF

Malgré un lourd passif dans son pays à la tête des milices antibalaka, M. Ngaïssona avait été élu en février au comité exécutif de la Confédération africaine de football (CAF). Il est aussi président de la Fédération centrafricaine de football. Son nom est régulièrement cité dans les rapports de l’ONU et dans les notes d’enquête de la justice centrafricaine comme l’un des chefs des milices antibalaka qui ont semé la terreur dans le pays.

Créées en 2013 après la prise du pouvoir à Bangui par les rebelles de la coalition de la Séléka, ces milices peu structurées ont pris les armes en prétendant défendre les intérêts des chrétiens et en représailles aux exactions des groupes armés musulmans. A la chute du président Michel Djotodia issu de la Séléka en 2014, les antibalaka se sont lancés dans une chasse aux musulmans dans Bangui et ses environs, faisant des centaines de morts.

Selon la CPI, il y a des « motifs raisonnables » de croire qu’une « attaque généralisée et systématique a été perpétrée par les antibalaka contre la population civile musulmane et quiconque semblait soutenir la Séléka ». Cette arrestation est intervenue quelques semaines seulement après la remise à la Cour d’un autre ex-chef de milice antibalaka, Alfred Yekatom, parfois surnommé Rambo.

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