Algérie : large victoire du FLN aux élections sénatoriales partielles

Les résultats provisoires de l’élection pour le renouvellement partiel du Conseil de la nation, qui s’est tenue samedi 29 décembre, ont permis au Front de libération nationale (FLN) de conforter sa place de parti majoritaire en Algérie.

L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb. © DR

L’ancien président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb. © DR

Publié le 2 janvier 2019 Lecture : 4 minutes.

Le FLN a connu une  large victoire illustrée par l’obtention de 29 sièges sur les 48 qui étaient en jeu, suivi de loin par le Rassemblement national démocratique (RND), dont dix représentants accéderont à la Chambre haute du Parlement. Le restant des sièges a été remporté par quatre candidats indépendants, deux élus du Front des forces socialistes (FFS) et deux du Front al-Moustakbel.

Le Conseil de la nation, où siègent les sénateurs, avait été créé lors de la révision de la Constitution en 1996. Il est composé de 144 membres, dont 96 élus au scrutin indirect et secret (deux tiers) et 48 désignés par le président de le République dans le cadre du tiers présidentiel.

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À Tlemcen, le scrutin a été annulé, le Conseil constitutionnel ayant reçu un seul procès-verbal de dépouillement des voix sur les trois bureaux de vote que compte la wilaya. De ce fait, les résultats n’ont pas été consolidés. Le vote sera réorganisé dans cette circonscription, dans le délai légal prévu à l’alinéa 3 de l’article 131 de la loi organique relative au régime électoral, a annoncé le Conseil constitutionnel lors de la proclamation lundi soir des résultats provisoires. Le siège de cette wilaya avait été revendiqué à l’issue du scrutin par le RND.

Sept élus supplémentaires pour le FLN

Première rendez-vous électoral après l’éviction en novembre dernier de Djamel Ould Abbès de la direction du parti au profit de Mouad Bouchareb – par ailleurs président de l’Assemblée populaire nationale (APN) – , le scrutin a consolidé la force du mouvement malgré quelques bouleversements.

Le coordinateur de l’Instance dirigeante du parti du FLN, Mouad Bouchareb, s’est félicité dimanche de la majorité des sièges remportée par sa formation au Conseil de la nation, soulignant qu’elle « conforte la position de leader du parti sur la scène politique », a rapporté l’agence officielle Algérie presse service (APS). Selon Bouchareb, le parti du FLN dispose au total, après le vote de samedi, de 55 sièges à la Chambre haute du Parlement, contre 48 élus avant ces élections partielles.

C’est la première fois que le parti obtient ce score dans l’élection pour le renouvellement du Conseil de la nation

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« C’est la première fois que le parti obtient ce score dans l’élection pour le renouvellement du Conseil de la nation, et ce, grâce à la place historique du parti et au programme ambitieux du chef du parti et président de la République, Abdelaziz Bouteflika » – outre « l’intégrité et l’éthique politiques dont jouissent les candidats » du parti, a-t-il ajouté.

Imputant la perte de sièges importants, à l’instar d’Alger, au « laxisme de certains militants et au faible niveau de certains cadres du parti dans cette wilaya »,  le patron du FLN s’est réjoui de sa victoire dans plusieurs grandes wilayas, dont Constantine, Oran, Batna, Sétif et Mascara.

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Ouyahia insatisfait, le FFS victorieux à Tizi et Béjaïa

Pour sa part, le secrétaire général du RND, le Premier ministre Ahmed Ouyahia, a indiqué qu’il n’était pas satisfait des résultats de sa formation, mais les acceptait tout de même, adressant ses remerciements aux militants qui ont participé aux élections « en toute transparence et avec honneur ».

Le Front des forces socialistes (FFS), qui a pris part à l’élection dans huit wilayas, s’est félicité de sa victoire à Tizi Ouzou et Bejaïa, qui lui a permis de « s’imposer comme la première force politique dans ces deux bastions des luttes démocratiques ». Le plus vieux parti d’opposition de feu Hocine Aït Ahmed a réaffirmé son engagement à continuer à œuvrer à la concrétisation du « projet de reconstruction du consensus national et populaire ».

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L’élection pour le renouvellement de la moitié des membres élus du Conseil de la nation a été organisée conformément au décret présidentiel portant convocation du collège électoral. Seuls les élus des assemblées communales et départementales des 48 wilayas sont appelés à voter – à bulletin secret. Elle a été supervisée, pour la première fois, par des magistrats, avec la mobilisation de 736 juges au niveau des 72 bureaux de vote répartis à travers le territoire national.

La dernière élection pour le renouvellement partiel des membres de la Chambre haute du Parlement s’était déroulée le 29 décembre 2015. Elle avait été marquée par la victoire du FLN qui avait remporté 23 sièges, suivi du RND (18 sièges), des Indépendants (quatre sièges), du FFS (deux sièges) et d’El Fadjr El Djadid (un siège). En dépit du score du FLN, le RND avait gardé alors la majorité avec 43 sièges, contre 40 pour le FLN. Mais le ralliement de trois élus indépendants et de celui d’El Fadjr El Djadid au FLN avaient redonné la majorité au doyen des partis.

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