Les priorités de Bill Gates
Le milliardaire américain veut se consacrer à sa fondation.
Bill Gates, le fondateur de Microsoft, l’homme le plus riche du monde (50 milliards de dollars), a pris la décision sur laquelle il hésitait depuis deux ans. À partir de juin 2008, il s’occupera en priorité de la fondation qu’il a créée avec son épouse, Melinda. Il conservera la présidence de Microsoft, mais n’y consacrera plus que 20 % de son temps. Le directeur général de la société restera son ami Steve Ballmer.
La Fondation Bill et Melinda Gates a été dotée par ses soins d’un capital de 29,1 milliards de dollars, soit près de trente fois le budget annuel de l’Organisation mondiale de la santé. Elle se consacre à de grands projets internationaux de santé publique, comme la lutte contre le sida et le paludisme, l’éradication de la poliomyélite ou les campagnes de vaccination.
Steven Levy, de Newsweek, est allé demander à Bill Gates, 50 ans, dans son bureau de Redmond, si une telle décision était nécessaire. « Je ne dirais pas qu’elle était nécessaire, a répondu Gates. C’est un choix personnel. Manifestement, s’il n’y avait pas la Fondation, je resterais à plein-temps ici, et je travaillerais très, très dur, parce que j’adore travailler sur le software. Mais je ressentais de plus en plus l’envie de consacrer davantage de temps à la Fondation. Il a toujours été évident que le problème se poserait un jour ou l’autre. Il est plutôt rare qu’on se retrouve avec deux choses à faire qui soient l’une et l’autre importantes et passionnantes. »
Gates rappelle qu’il n’est pas homme à revenir sur une décision une fois qu’elle est prise. À la Fondation, il a l’intention de faire beaucoup de recherches sur la santé et l’éducation. « L’éducation, dit-il, est quelque chose de mystérieux. Je pense que si les États-Unis veulent rester forts, il sera nécessaire d’améliorer notre système d’éducation. » Il est décidé à visiter des établissements scolaires et à écouter les spécialistes.
Mais il se propose aussi de s’intéresser au réchauffement climatique, de s’informer, là encore, en lisant livres et documents et de voir ce que la Fondation pourra faire. « L’angle que j’aurai, dans la plupart des domaines, explique-t-il, c’est : que vont devenir les quatre milliards d’êtres humains les plus pauvres ? Que représentent pour eux les problèmes d’énergie et d’environnement ? »
Sans préjuger de la manière dont il organisera sa vie dans deux ans, Bill Gates est sûr qu’il ne fera pas de politique : il n’est pas fait pour ça. Il est également contre l’idée de faire travailler ses propres enfants à Microsoft. En revanche, avec ou sans lui, il croit dur comme fer à l’industrie du software.
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