Côte d’Ivoire : « cohésion et stabilité », les bons vœux des politiques pour 2019
Ne pas commettre les mêmes erreurs qu’en 2010. C’est le vœu quasi unanime prononcé en ce début d’année par la classe politique ivoirienne, à un an de la présidentielle de 2020 en Côte d’Ivoire.
De Alassane Ouattara à Henri Konan Bédié, en passant par Simone Gbagbo ou Guillaume Soro, les leaders politiques ivoiriens sont d’accord sur un point : il faut éviter à la Côte d’Ivoire une nouvelle crise post-électorale.
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Comme l’année dernière, c’est le président du PDCI-RDA qui a donné le coup d’envoi du traditionnel et long ballet des vœux de fin d’année et du Nouvel An. Le 28 décembre, dans son « message de vœux à la nation pour l’année 2019 », Henri Konan Bédié a appelé les militants de son parti à s’« engager résolument dans le processus de la réconciliation nationale. »
L’ombre de la crise post-électorale de 2010-2011
Les derniers scrutins municipaux et régionaux ont réveillé les craintes et les peurs. Pour Ouattara Gnonzié, président du Rassemblement pour la paix (RPP) et ancien directeur de la Radiodiffusion télévision ivoirienne (RTI), « c’est l’une des rares fois en Côte d’Ivoire que des élections locales engendrent des violences de cette nature. »
Au moins cinq personnes ont officiellement trouvé la mort lors de ces scrutins qui ont eu lieu le 13 octobre et repris le 16 décembre dans huit circonscriptions électorales (six communes et deux régions). Dix ans après la crise post-électorale ivoirienne qui avait fait plus de 3 000 morts entre 2010 et 2011, de nombreux politiques préfèrent sonner l’alarme avant qu’il ne soit trop tard.
« Maturité démocratique » et violences électorales
Le président ivoirien s’est félicité « de la maturité démocratique » des électeurs ivoiriens pendant son discours du 31 décembre. Alassane Ouattara a toutefois déploré « les violences dans certaines localités » lors de ces scrutins, avant de menacer de poursuites les auteurs et les commanditaires de ces actes. « La violence et les troubles à l’ordre public ne sauraient être tolérés » en Côte d’Ivoire, a-t-il averti.
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À propos de la « marche inéluctable vers la réconciliation nationale » en Côte d’Ivoire, Alassane Ouattara a souhaité que « les mutations politiques en cours ne fragilisent pas la cohésion des Ivoiriens ». L’Histoire récente de la Côte d’Ivoire, a tenu à rappeler le président ivoirien, « est hélas un témoignage douloureux des conséquences de ces travers que j’ai toujours dénoncés ».
2019 est une année charnière pour les élections à venir
Appel à la réconciliation
« 2019 est une année charnière pour les élections à venir », a expliqué, de son côté, Simone Gbagbo dans son message à la nation. « C’est pour cela que je réitère mon appel à la réconciliation, au pardon et à la paix », a-t-elle poursuivi dans sa vidéo. Sortie de prison à la faveur d’une amnistie en août 2018, Simone Gbagbo a plaidé également pour le retour au pays de tous les exilés de la crise post-électorale.
Même message d’apaisement pour le président de l’Assemblée nationale. Dans une Côte d’Ivoire « où les clivages politiques semblent aller crescendo et prennent le dessus sur l’intérêt général et le bien-être des populations », Guillaume Soro a prôné « le pardon mutuel pour une réconciliation vraie entre les Ivoiriens et les Ivoiriennes ».
Pour Jean-Louis Billon, ancien ministre du Commerce et secrétaire exécutif du PDCI-RDA chargé de l’Information et de la Communication, « plus que jamais, la Côte d’Ivoire doit être unie » pour « montrer qu’il est possible pour une nation de se relever après des années de déchirements et d’être ensemble derrière un projet ambitieux uni autour de valeurs communes. »
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Outre les différents vœux et les messages d’apaisement, la réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) tant souhaitée par l’opposition pourrait faire baisser les tensions dans le pays. Lors de son discours du 31 décembre, Alassane Ouattara a répondu favorablement à cette doléance et annoncé le début des concertations pour ce mois de janvier. Pour Henri Konan Bédié, « l’obtention d’une telle réforme, de façon consensuelle, pourrait garantir en 2020 une élection présidentielle juste, transparente et inclusive ».
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