La ligne Zarqaoui confirmée

Publié le 26 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

L’élimination, le 7 juin, du Jordanien Abou Moussab al-Zarqaoui est un indéniable succès pour les forces américaines. La maison de Baaqouba, dans laquelle le chef d’al-Qaïda en Irak a passé ses dernières heures (du moins, ce qui en restait après l’explosion des deux bombes larguées par l’US Air Force), leur a fourni de précieux renseignements sur le mode de fonctionnement de l’organisation terroriste, la répartition géographique de ses unités combattantes et l’identité de ses « émirs ».
Résultat, Mansour Machehadani, l’un des lieutenants de Zarqaoui, a été tué par un missile lancé par un drone contre sa voiture, à Youssoufia, à 50 km au sud de Bagdad. Et un autre dirigeant d’al-Qaïda a été arrêté à Baaqouba. De là à affirmer que l’organisation est gravement affaiblie par l’élimination de son chef, il y a un pas qu’il serait imprudent de franchir.
Abou Abderrahmane al-Mouhadjir, le successeur de Zarqaoui, a très vite donné le ton. De la même façon que ce dernier, dès son apparition sur le devant de la scène irakienne, en 2003, avait égorgé de ses propres mains l’otage américain Nicholas Berg, le nouveau chef a « fêté » sa désignation en exécutant deux soldats américains kidnappés à Bagdad. Il s’est par ailleurs empressé de rallumer les hostilités sur le front de Mossoul, dans le Nord, d’annoncer la poursuite de la « guerre sainte » contre les chiites et de lancer un ultimatum aux dirigeants sunnites pour qu’ils se démarquent du gouvernement de Nouri al-Maliki, ce « valet de l’occupant américain ».
Du vivant de Zarqaoui, Abou Abderrahmane al-Mouhadjir passait pour le numéro deux de l’organisation. C’est lui qui était chargé de légitimer par des fatwas les atrocités des djihadistes. Très peu connu dans les milieux islamistes, ce vétéran de la guerre d’Afghanistan serait, selon certaines sources, passé par les maquis algériens du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC). C’est sans doute ce qui explique que, le 12 juin à Camp David, le conseil de guerre convoqué par George W. Bush ait dépêché d’urgence à Alger Frances Towsend, la patronne du Conseil national de sécurité. Spécialiste du renseignement, celle-ci s’est entretenue pendant trois heures avec le président Abdelaziz Bouteflika, avant de rencontrer les officiers supérieurs chargés de la lutte antiterroriste. Unique sujet de discussion : les salafistes en Irak.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires