Afrique du Sud : polémique autour du futur album « anti-apartheid » de Jacob Zuma

Le projet de l’ancien président sud-africain Jacob Zuma d’enregistrer un album de chansons de la lutte contre l’apartheid a suscité l’ire de l’opposition, qui dénonce un projet financé avec l’argent du contribuable.

Jacob Zuma , l’ancien président sud-africain © WALDO SWIEGERS/AP/SIPA

Jacob Zuma , l’ancien président sud-africain © WALDO SWIEGERS/AP/SIPA

Publié le 3 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Jacob Zuma, contraint à la démission en 2018 à la suite de multiples scandales de corruption, s’illustre régulièrement lors de meetings politiques en chantant, de sa voix de baryton, et en esquissant des pas de danse très assurés qui suscitent toujours l’enthousiasme de ses partisans.

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Le septuagénaire, au pouvoir de 2009 à 2018, prévoit d’enregistrer, en avril et en public, un album qui devrait être disponible dans l’année. Celui-ci comprendra notamment le fameux titre « Umshini Wami » (Apporte-moi ma mitrailleuse) qu’il entonne régulièrement lors de réunions de son parti, le Congrès national africain (ANC) de feu Nelson Mandela.

Les chansons de la lutte contre l’apartheid ont joué un rôle déterminant pendant les décennies de bataille contre le régime ségrégationniste imposé par les Blancs à la majorité noire, officiellement tombé en 1994. Elles sont encore régulièrement chantées lors de manifestations et meetings politiques en Afrique du Sud.

Jacob Zuma « ne percevra aucun bénéfice »

« Nous avons pourchassé le président Zuma pendant trois mois pour lui parler de l’album. Une fois contacté, il a été encore plus enthousiaste que nous », déclare Thembinkosi Ngcobo, responsable de la culture dans la municipalité d’Ethekwini (nord-est), qui va financer l’album. Ethekwini englobe la grande ville côtière de Durban, capitale de la province natale de Jacob Zuma, le KwaZulu-Natal. Il a assuré que Jacob Zuma ne serait pas payé et ne recevrait aucun bénéfice des ventes de l’album. Il veut simplement « préserver l’héritage de la libération », a-t-il ajouté.

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Mais l’opposition est vent debout. « L’album en tant que tel n’est pas un problème, si ce n’est qu’il va être financé par de l’argent public et on n’a aucune idée du montant », a estimé une conseillère municipale locale du parti de l’Alliance démocratique (DA), Nicole Graham.

Depuis la chute de Jacob Zuma, ses partisans essaient de lui donner en permanence une tribune

Depuis la chute de Jacob Zuma, « ses partisans essaient de lui donner en permanence une tribune », a-t-elle dénoncé, affirmant que « la DA allait se battre bec et ongles dans l’intérêt de tous ceux qui font des services publics une priorité par rapport à la politique ».

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Pour Thembinkosi Ngcobo, le projet d’album va de soi car les talents de chanteur de Jacob Zuma font intégralement partie de son personnage politique. « C’est une des raisons de sa popularité. Il apparaît comme une personne décontractée, amicale et accessible », estime-t-il.

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