Présidentielle à Madagascar : manifestation pacifique à quelques jours des résultats définitifs
Des partisans de l’ex-chef de l’État malgache Marc Ravalomanana, candidat à la présidentielle de décembre, ont manifesté pacifiquement le 3 janvier à Antananarivo. Ils demandent à la Haute Cour constitutionnelle de disqualifier son rival, Andry Rajoelina, lors de la proclamation des résultats définitifs le 8 janvier.
Selon les chiffres de la commission électorale nationale indépendante (Ceni) publiés le 27 décembre, l’ancien président Andry Rajoelina a remporté le second tour de la présidentielle organisé le 19 décembre, avec 55,66% des suffrages, contre 44,34% pour Marc Ravalomanana.
Ce dernier a déposé des recours devant la Haute Cour constitutionnelle (HCC) pour contester les résultats. Ses partisans demandent la « disqualification » d’Andry Rajoelina pour « fraude » et « corruption » de la Ceni.
La plus haute instance juridique du pays a annoncé jeudi qu’elle rendrait son verdict le 8 janvier à 15H00 (12H00 GMT).
Pour faire pression sur la HCC, un millier de pro-Ravalomanana sont de nouveau descendus dans la rue jeudi dans la capitale, pour la troisième fois depuis samedi.
Malgré l’absence d’autorisation émanant du préfet de la ville d’Antananarivo, les forces de l’ordre ont laissé les manifestants occuper la place centrale du 13-Mai, sur le parvis de l’hôtel de ville. Contrairement à la veille mercredi, elles n’ont pas fait usage de la force.
Manifestations jusqu’aux délibérations
« Un message à l’endroit de la HCC : nous n’allons pas nous arrêter tant que la vérité ne sera pas rétablie », a prévenu devant la foule la députée Hanitra Razafimanantsoa, issue du parti TIM de Marc Ravalomanana.
« Mon message à la HCC est que vous serez redevables non seulement devant la nation, mais aussi devant la loi si vous fermez les yeux devant les fraudes », a estimé pour sa part Philippe Rakotoerisoa, un artisan de 55 ans.
Les pro-Ravalomanana ont prévu de manifester jusqu’aux délibérations de la HCC.
Madagascar connaît régulièrement des périodes d’instabilité politique depuis son indépendance en 1960.
L’élection de 2018 a pris le tour d’un règlement de comptes entre Marc Ravalomanana, qui a quitté le pouvoir en 2009 sous la pression de la rue et de l’armée qui avait confié le pouvoir à l’opposant Andry Rajoelina.
Les deux hommes avaient été interdits de candidature à la présidentielle de 2013 dans le cadre d’un accord de sortie de crise validé par la communauté internationale.
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