De l’air dans les médias

La création de radios et de télévisions privées bientôt autorisée.

Publié le 26 juin 2006 Lecture : 1 minute.

Après le Sénégal, le Mali et le Maroc, la Mauritanie va bientôt libéraliser ses ondes. Le Conseil militaire pour la justice et la démocratie (CMJD) qui dirige le pays depuis le 3 août 2005 s’apprête en effet à adopter une ordonnance-loi autorisant la création de radios et de télévisions privées. Une première dans un pays où, depuis l’indépendance, l’audiovisuel est monopole d’État. L’opposition et les professionnels des médias plaident en ce sens depuis plusieurs années, mais, comme le rappelle le rédacteur en chef d’un quotidien de Nouakchott, « le président déchu [Maaouiya Ould Taya] a toujours rejeté ces demandes d’un revers de main ».
Trois mois après leur arrivée aux affaires, les nouveaux maîtres du pays ont mis en place une Commission nationale consulative pour la réforme de la presse et de l’audiovisuel (CNCRPA) présidée par le journaliste Imam Cheikh Ould Ely. À la fin du mois de mars, elle a remis ses propositions, dont le législateur s’est semble-t-il largement inspiré. Le nouveau texte répond en effet à d’autres revendications de la profession, comme la codification des critères d’attribution et de retrait de la carte de presse, ou l’abrogation de l’article 11 de la législation en vigueur depuis 1991 qui laisse les coudées franches au ministère de l’Intérieur en matière de censure. Mieux, les éditeurs ne seront plus soumis « à l’obligation du dépôt légal préalable à la diffusion des journaux », affirme un membre de la Commission, qui regrette cependant que le projet « ne dépénalise pas les délits de presse ».
À la présidence, on souligne une autre « avancée » du texte : l’État s’engage à subventionner toute « entreprise de presse digne de nom ». Exit, donc, les « peshmergas », comme on appelle à Nouakchott non les combattants kurdes, mais les propriétaires de journaux accusés de se livrer au racket et au chantage.

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