Libye : Abdelhakim Belhadj, ancien d’Al-Qaïda et opposant à Kadhafi, visé par un mandat d’amener

À Tripoli, le procureur de la République libyenne a émis un mandat d’amener à l’encontre de plusieurs individus dont Abdelhakim Belhadj, président du parti Al Watan, dans le cadre d’une enquête sur diverses attaques et crimes commis en Libye.

Abdelhakim Belhadj lors d’un entretien avec Jeune Afrique, le 24 juillet 2017. © Nicolas Fauqué pour JA

Abdelhakim Belhadj lors d’un entretien avec Jeune Afrique, le 24 juillet 2017. © Nicolas Fauqué pour JA

Publié le 4 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Avec un regain d’offensives de l’État Islamique dans le sud de la Libye, ce début d’année n’est pas marqué à Tripoli par un retour au calme. Le procureur de la République libyenne, Siddiq Al-Sour, a émis mercredi 2 janvier, dans le cadre d’une instruction en cours, un mandat d’amener exécutoire immédiatement à l’encontre d’Abdelhakim Belhadj, président du parti Al Watan, et d’Ibrahim el-Jadhran, ancien chef des gardes des installations de pétrole.

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Sont également concernées 13 autres personnes de nationalités tchadienne et soudanaise, en lien avec les mouvements rebelles au Tchad, et qui auraient commis des exactions sur le territoire libyen. Dans une correspondance destinée au patron des renseignements libyens mais qui a fuité, le procureur précise qu’ils doivent être entendus dans une affaire complexe où il est question d’attaques de sites de production de pétrole dans le sud libyen et de la base aérienne de Timnahint, mais également de divers crimes à l’encontre de tribus libyennes.

« Un règlement de comptes pour écarter Belhadj »

L’ex-chef du Conseil militaire de Tripoli dément formellement toute implication, tandis qu’un ancien proche de Kadhafi installé à Tunis confie à Jeune Afrique « qu’il s’agit d’un règlement de comptes et d’une manœuvre pour écarter Belhadj ».

Belhadj est un personnage politique incontournable dans les négociations pour un retour à la paix en Libye

Combattant islamiste dans les rangs d’Al-Quaida en Afghanistan dans les années 1980-90, opposant à Kadhafi avec le Groupe de combat islamique libyen (LIFG), Abdelhakim Belhadj a joué un rôle majeur lors du soulèvement libyen. Depuis, il a rangé les armes et opté pour la politique en fondant le parti Al Watan – qui peine à s’imposer. Il se consacre par ailleurs aux affaires, dans la plus grande discrétion. Celui qui a fait fortune depuis 2011 n’en demeure pas moins un personnage politique incontournable dans les négociations pour un retour à la paix en Libye.

L’objectif de renverser Kadhafi était aussi celui d’Ibrahim el-Jadhran, qui a séjourné en même temps que Belhadj à la prison d’Abou Salim, et pris la tête de milices à la chute du régime en 2011. Jadhran a fait de la protection des ressources pétrolières son cheval de bataille, tentant de court-circuiter les autorités de Tripoli dans la vente de pétrole sur le marché international. Réfugié un temps en Algérie, il n’avait plus fait parler de lui depuis 2015.

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La requête du procureur de la République manque de précision, mais il s’agit d’une première dans un contexte politique chaotique en Libye.

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