Africains et hommes en noir

Publié le 26 juin 2006 Lecture : 2 minutes.

Hamouda Ben Ammar, le président de la Fédération tunisienne de football (FTF), est un homme affable et mesuré. Mais après le coup sifflet final de la rencontre Espagne-Tunisie (3-1), le 19 juin à Stuttgart, il a quelque peu disjoncté, jugeant « scandaleuse » la prestation de l’arbitre brésilien Carlos Simon. Bien que très déçu, l’entraîneur Roger Lemerre ne l’a pas suivi sur ce terrain, sachant fort bien que son équipe a été logiquement battue par plus fort qu’elle, sans que l’arbitrage y soit pour rien. En revanche, quelques heures auparavant à Dortmund, le défenseur suisse Patrick Mueller avait bel et bien fait, en pleine surface de réparation, un croc-en-jambe au Togolais Emmnuel Adebayor sans que l’arbitre paraguayen Carlos Amarilla ne s’en émeuve.
Le 16 juin, toujours à Stuttgart, l’arbitre colombien Oscar Ruiz a omis de sanctionner une faute grossière dans la surface du Néerlandais Joris Mathijsen sur l’Ivoirien Manu Eboué, alors que les Éléphants couraient après l’égalisation. Quelques jours auparavant, à l’Arena-AOL de Hambourg, alors que les Argentins menaient 1-0 contre la Côte d’Ivoire, le défenseur Roberto Ayala a repris de la tête un ballon que Jean-Jacques Tizié, le gardien des Éléphants, a relâché derrière sa ligne – ce que l’arbitre belge Frank de Bleeckere n’a pas vu. Le lendemain, à Cologne, l’arbitre argentin Horacio Elizondo a oublié de sanctionner une charge illicite du Ghanéen Shilla Illiasu sur le Tchèque Tomas Rosicky. Sur la contre-attaque, l’attaquant Mathew Amoah a été fauché par le stoppeur Tomas Ujfalusi : penalty (non transformé) et carton rouge pour le Tchèque. Enfin, le 19 juin à Stuttgart, l’attaquant tunisien Ziad Jaziri a bloqué irrégulièrement, mais impunément, le capitaine espagnol Carlos Pujol, avant d’amorcer un contre qui s’est achevé par un but.
Au moment où ces lignes sont écrites, les Africains n’ont donc été désavantagés par l’arbitrage qu’à deux reprises. Insuffisant pour expliquer la minceur de leur bilan : 3 victoires et 2 nuls après 13 matchs joués. Sans qu’on puisse les accuser de violence préméditée, Maghrébins et Subsahariens ont, dans le passé, souvent eu maille à partir avec les hommes en noir et récolté un nombre impressionnant de « cartons » jaunes et rouges. En 2002, au Japon et en Corée, les cinq équipes alignées avaient commis 318 fautes et récolté 44 yellow cards. Cette année, après treize matchs joués, le « score » est déjà de 49 jaunes et 3 rouges !

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires