Yahya Jammeh et les homosexuels
On connaissait Mister Yahya, chef de l’État gambien, qui, bien décidé à conserver son fauteuil présidentiel jusqu’à la fin de sa vie, n’hésite pas à intimider journalistes et hommes politiques de tous bords. On connaissait aussi le bon docteur Jammeh, rebouteux de son état, qui prétend pouvoir guérir les malades du sida grâce à un « remède miracle » dont lui seul détient la recette. On connaissait moins le Yahya Jammeh garant des bonnes moeurs de son pays et grand pourfendeur de l’homosexualité, ce « vice » qu’il a promis de combattre. Avec force arguments.
Dans une déclaration reprise, le 20 mai, par le Daily Observer, quotidien de Banjul, le président-guérisseur a menacé de couper la tête des homosexuels qui seraient arrêtés dans le pays. Magnanime, il leur a toutefois donné vingt-quatre heures pour quitter le territoire. Non sans avoir indiqué au préalable qu’il ferait fermer tous les hôtels qui auraient la mauvaise idée d’accueillir ce « genre d’individus ». « La Gambie est un pays de croyants [musulmans, NDLR], donc aucun péché ou acte immoral ne sera toléré », a-t-il affirmé.
Jammeh n’est pas le seul dirigeant africain à s’en prendre régulièrement aux homos. On se souvient du Zimbabwéen Robert Mugabe, qui, avec la verve qu’on lui connaît, avait qualifié l’homosexualité de « tare blanche qui ne s’applique pas aux Africains ». De fait, l’Afrique du Sud et la Côte d’Ivoire figurent parmi les rares États du continent où l’homosexualité n’est pas punie par la loi. Dans le pays de Nelson Mandela, le mariage gay est même autorisé depuis novembre 2006.
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