Walid Fayçal al-Fehaid
Président-directeur général du consortium maroco-koweïtien de développement (CMKD)
JEUNE AFRIQUE : Votre groupe a été le premier à s’implanter au Maroc. Quels sont vos secteurs d’investissement prioritaires ?
WALID FAYÇAL AL-FEHAID: Le tourisme, la finance et l’immobilier. Nous détenons également des participations dans des sociétés qui ne sont pas cotées. Dans la finance, nous avons commencé par un premier portefeuille, CMKD Croissance, en 1998. Le marché marocain présente de nombreuses opportunités pour générer des profits, avec des compagnies solides et des perspectives saines. En 2001, à l’époque où le marché financier n’était pas florissant, nous avons parié sur un retournement favorable du marché et nous avons créé notre second portefeuille boursier, CMKD Funds. Les circonstances nous ont amplement donné raison. Quand nous décidons de nous installer dans un pays, c’est toujours une stratégie à long terme.
Comment trouvez-vous les partenaires marocains ?
CMKD Croissance est géré par CFG, CMKD Funds par la Société générale et Iguider par Attijariwafa Bank. Tous nos fonds sont donc gérés par des sociétés de renom. Nous avons aussi des participations dans des fonds d’investissement, comme MIF (Moroccan Infrastructure Fund), qui est notamment actionnaire dans une société minière exploitant du plomb et du zinc. Il pourrait entrer bientôt à la Bourse de Casablanca. Mais nous sommes avant tout une société d’investissement. Nous cherchons les meilleurs gestionnaires marocains dans chaque secteur et construisons ensemble des partenariats durables et mutuellement profitables. Le Maroc a encore un large potentiel de croissance, notamment grâce aux nombreux accords de libre-échange signés avec l’Europe, les États-Unis, la Turquie et les Émirats arabes unis.
Comment jugez-vous l’arrivée massive de concurrents venus du Moyen-Orient ?
La concurrence va tirer le marché vers le haut. Nous possédons un avantage compétitif dû à notre longue présence sur le sol marocain, depuis plus de trente ans. Pour nous, l’immobilier – là où ils viennent tous investir -, c’est déjà fait. Il faut que le secteur retrouve de la sérénité après les dernières années qui ont connu une envolée sans précédent des prix, notamment sur le foncier des grandes villes marocaines. En attendant, nous préférons mettre en Âuvre une politique de diversification vers de nouveaux secteurs, comme le textile, l’agriculture ou la logistique. En deux ans, la part des secteurs autres que l’immobilier, le tourisme ou la finance a atteint 15 % de notre chiffre d’affaires. D’ici à trois ans, elle devrait représenter 35 %. C’est l’avantage du Maroc et de sa position géographique stratégique, qui permet de commercialiser des produits sur différents marchés : local, africain, européen et américain.
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