Renault-Nissan : les enquêteurs veulent faire signer des aveux à Carlos Ghosn, selon son fils
Carlos Ghosn, en détention prolongée au Japon pour des soupçons de malversations financières, pourrait être libéré avec pour « seule condition » de signer des aveux rédigés en japonais, qu’il ne comprend pas, déclare le fils du PDG de Renault, Anthony Ghosn, dans un entretien à l’hebdomadaire français le Journal du dimanche (JDD).
Affirmant que son père est « prêt à se défendre de façon vigoureuse » devant un tribunal de Tokyo mardi prochain, Anthony Ghosn explique que « la seule condition de sa sortie est une confession ».
« Le paradoxe, c’est que la confession qu’on lui demande de signer est écrite exclusivement en japonais », or « il ne parle pas cette langue », précise son fils.
Comparution mardi
Depuis son incarcération, il peut « dire au procureur qu’il conteste ce qu’on lui reproche, ou au contraire avouer et être libéré. Depuis sept semaines, sa décision a été assez claire », souligne-t-il.
« Je n’ai pas de nouvelles directes de lui, j’en ai par ses avocats japonais. Il est en bonne forme. Il est prêt à se défendre de façon vigoureuse, et est très concentré sur l’objectif de répondre aux accusations lancées contre lui. Il est surtout très calme », affirme le jeune homme de 24 ans qui s’exprime pour la première fois dans la presse.
Cette audience « va être très importante », ajoute-t-il. « Pour la première fois, il pourra s’exprimer sur les faits qu’on lui reproche, donner sa vision. Je pense que tout le monde sera assez surpris en entendant sa version de l’histoire. Jusqu’à maintenant, on a seulement entendu l’accusation. Il aura dix minutes pour s’exprimer » et « il ne lâchera rien », poursuit Anthony Ghosn.
Pour comparaître, « il portera sa tenue de prisonnier et sera menotté », précise-t-il au JDD.
En garde à vue depuis plus d’un mois et demi dans une prison de la capitale japonaise, Carlos Ghosn doit, à sa demande, comparaître mardi à 10h30 locale (01h30 GMT), ce qui obligera le procureur à clarifier publiquement le motif de sa détention prolongée.
« Les interrogatoires durent une ou deux heures »
Selon son fils, « il résiste, même s’il a perdu une dizaine de kilos en mangeant trois bols de riz par jour. Les conditions ne sont pas très saines. Mais il prend tout ça comme un challenge » (un défi) et « il lit des livres qu’on lui fait passer presque chaque jour ».
Carlos Ghosn, père de quatre enfants, arrêté le 19 novembre et détenu depuis, est contraint au silence, et ses avocats, qui ne peuvent pas assister aux interrogatoires et n’ont pas accès aux pièces du dossier, ne s’expriment pour ainsi dire pas.
« Le procureur a le droit de l’interroger à n’importe quel moment, deux ou trois fois par jour. Il peut venir tôt le matin et tard le soir. Les interrogatoires durent une ou deux heures », explique encore Anthony Ghosn.
Selon lui, « les ambassadeurs sont venus, bien sûr, ainsi que ses avocats. Ces derniers peuvent lui rendre visite deux heures par jour sauf le dimanche et les jours fériés ».
Interrogé sur le fait que ses avocats n’aient « pas encore accès au dossier complet du procureur », Anthony Ghosn confirme: « la défense ne peut pas avoir une vision complète du dossier ».
Carlos Ghosn a été inculpé le 10 décembre pour minoration illégale de ses revenus dans des rapports annuels de Nissan remis aux autorités boursières.
Le 21 décembre, alors qu’il pouvait être théoriquement libéré sous caution, il a été remis en garde à vue pour de nouvelles charges. Il est soupçonné d’avoir fait couvrir par Nissan des pertes sur des investissements personnels pendant la crise de 2008.
L'éco du jour.
Chaque jour, recevez par e-mail l'essentiel de l'actualité économique.
Consultez notre politique de gestion des données personnelles
Les plus lus – Économie & Entreprises
- La Côte d’Ivoire, plus gros importateur de vin d’Afrique et cible des producteurs ...
- Au Maroc, l’UM6P se voit déjà en MIT
- Aérien : pourquoi se déplacer en Afrique coûte-t-il si cher ?
- Côte d’Ivoire : pour booster ses réseaux de transports, Abidjan a un plan
- La stratégie de Teyliom pour redessiner Abidjan