[2018 à la Bourse – 1/6] À Casablanca, une année à oublier

Casablanca, Abidjan, Lagos… En ce début de 2019, Jeune Afrique dresse le bilan de l’année écoulée dans les principales places financières du continent. Aujourd’hui, direction le Maroc, où le Masi, l’indice principal, a terminé dans le rouge.

En 2020, le chiffre d’affaires des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca a baissé de plus de 5 %. © Alexandre Dupeyron pour JA

En 2020, le chiffre d’affaires des entreprises cotées à la Bourse de Casablanca a baissé de plus de 5 %. © Alexandre Dupeyron pour JA

Publié le 7 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Bourse de Casablanca. © Alexandre Dupeyron pour Jeune Afrique
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Bourses africaines : 2018, l’année noire

Moroses ou franchement désastreuses, les performances des bourses africaines ont laissé à désirer durant cette année 2018 où la montée des tensions à l’échelle internationale a refroidi les investisseurs. Tour d’horizon.

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« L’année boursière a été des plus étrange et nous avons connu plusieurs phases. L’élan des premiers mois a été cassé par le boycott qui a eu raison tant du moral des investisseurs que de celui des émetteurs. Nous avons ressenti un certain désengagement qui s’est poursuivi jusqu’à la fin de l’année et même le papier frais des nouvelles IPO n’a rien pu faire. L’investisseur marocain est facilement influençable », regrette un analyste.

Le Masi, indice principal de la cote casablancaise, a fini l’exercice, comme prévu, dans le rouge avec un recul de 8,27 % contre une hausse de 6,39 % en 2017. Et ce n’est pas la seule désillusion de l’année. Sur le rapport d’activité de la Bourse de Casablanca, le rouge prédomine tout simplement sur le vert, à l’image de l’action du promoteur Alliances développement, qui a perdu 58 % de sa valeur, ou de celle de son concurrent Addoha, dont le cours affiche – 48 % sur l’année 2018.

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Globalement, la capitalisation boursière a fondu de plus de 46 milliards de dirhams sur l’année, à 582 milliards de dirhams, soit une baisse de 7 %.

L’hôtellerie et les services informatiques s’en sortent mieux

Au niveau des échanges et des transactions, l’année 2018 est également l’une des plus fades sur les cinq derniers exercices. Alors qu’en 2017 presque 70 milliards de dirhams ont été échangés sur les différents compartiments de la bourse de Casablanca, en 2018 le volume des transactions avoisine à peine les 53 milliards de dirhams. Sur le marché central, le volume atteint seulement 37,1 milliards de dirhams et 8,79 milliards de dirhams ont été échangés en bloc, contre 24 milliards de dirhams une année auparavant.

Une situation qui s’est, en toute logique, répercutée sur les 24 secteurs que compte la Bourse. Seuls les indices de six secteurs ont pu finir l’année dans le vert, dont celui de l’hôtellerie et celui des logiciels et services informatiques. À l’inverse, l’indice du secteur immobilier a perdu 47,76 % en 2018. De quoi nourrir de grandes inquiétudes sur l’avenir boursier des différentes valeurs.

Dans l’attente de la vague de privatisations

La méforme de la Bourse des valeurs de Casablanca (BVC) a aussi été constatée lors des deux IPO de l’année 2018, qui ont enregistré de faibles taux de souscriptions. Ainsi, la foncière Immorente Invest, arrivée à la BVC au mois d’avril, n’a attiré que 1 300 souscripteurs et n’a été sursouscrite que 1,4 fois, alors qu’il s’agissait de la première introduction depuis vingt mois. Immorente Invest a fini l’année avec un léger recul de 0,01 % à 99,99 dirhams et n’a pu générer qu’environ 35 millions de dirhams de volumes depuis son arrivée à la BVC.

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>>> À LIRE : Maroc : entrée sans enthousiasme d’Immorente à la bourse de Casablanca

Quelques semaines plus tard, le groupe tentaculaire Mutandis, dirigé par l’ancien ministre du Tourisme Adil Douiri, n’a pas été mieux accueilli qu’Immorente Invest. L’action de l’entreprise – la 76e à arriver sur la cote casablancaise – a été souscrite deux fois seulement et n’a gagné que 3 dirhams en dix jours de cotation, pour s’échanger à 183 dirhams le 31 décembre.

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Pour 2019, les acteurs du secteur sont plus optimistes. « Le cash qui est resté dans les poches des investisseurs pourrait bien être engagé cette année », gage notre analyste, qui mise notamment sur la vague de privatisations amorcée par le gouvernement.

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