Un général pour la paix

La conférence de Doha met un terme à la crise institutionnelle que traverse le pays du Cèdre depuis novembre 2007.

Publié le 26 mai 2008 Lecture : 1 minute.

Six mois après avoir été désigné comme candidat de consensus pour succéder au président Émile Lahoud, qui avait achevé son mandat en novembre 2007, le général Michel Sleimane, commandant en chef de l’armée libanaise, devait être élu le 25 mai 2008. Ainsi en a décidé la conférence de Doha, où se sont déroulés les pourparlers interlibanais, parrainés par Hamed Ibn Khalifa Al Thani, émir du Qatar, mandaté par la Ligue arabe. L’élection de Sleimane, un chrétien maronite de 60 ans, met fin à une crise institutionnelle (vacance à la présidence de la République) née d’un bras de fer entre la majorité parlementaire, incarnée par les sunnites de Saad Hariri alliés aux Druzes de Walid Joumblatt et aux phalanges chrétiennes d’Amine Gemayel et de Samir Geagea, et l’opposition, emmenée par le Hezbollah de Hassan Nasrallah, le parti Amal de Nabih Berri, ainsi que les chrétiens proches du général à la retraite Michel Aoun. Ce conflit, qui avait bloqué le Parlement, paralysé le gouvernement, mis en danger l’économie, déjà exsangue, s’était gravement détérioré, le 7 mai, quand les protagonistes en sont arrivés à l’affrontement armé (60 morts en quelques jours), plongeant la population dans la psychose du retour de la guerre civile (1975-1991).
Michel Sleimane sera-t-il l’homme de la situation ? Il est trop tôt pour le dire. Mais la prudence avérée de cet ancien patron des services de renseignements est de bon augure. De même que le sont ses faits d’armes : déploiement réussi de l’armée au Sud-Liban après la guerre de juillet 2006 entre Israël et le Hezbollah, liquidation des salafistes de Fatah al-Islam dans le camp de Nahr al-Barad, en 2007, et préservation relative de l’ordre public lors des imposantes marches et manifestations populaires organisées par la majorité ou l’opposition. En tout cas, Michel Sleimane fait l’unanimité à l’intérieur comme à l’extérieur du pays du Cèdre : l’accord de Doha a été salué aussi bien par Washington, Paris, Riyad et Le Caire que par Damas et Téhéran.

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