Soudan : plus de 800 arrestations depuis le début de la crise

Selon le ministre de l’Intérieur, au moins 816 manifestants ont été arrêtés au Soudan depuis le début du mouvement de contestation, déclenché le 19 décembre par la hausse des prix du pain et désormais transformé en protestations antigouvernementales.

Des manifestants soudanais à Khartoum, le 31 décembre 2018. © AFP

Des manifestants soudanais à Khartoum, le 31 décembre 2018. © AFP

Publié le 7 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« Le nombre total de manifestants arrêtés jusqu’à maintenant est de 816 », a annoncé le 7 janvier Ahmed Bilal Osmane, le ministre de l’Intérieur, devant le Parlement. Il s’agit du premier bilan concernant les interpellations réalisées depuis le début des manifestations au Soudan, déclenchées le 19 décembre initialement contre la hausse des prix du pain.

Au moins 19 personnes, dont deux membres des forces de sécurité, ont été tuées depuis le début de la contestation, selon les autorités. De son côté, Amnesty International a fait état de la mort de 37 manifestants et l’ONU a appelé à une enquête indépendante.

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Intensification de la répression

Au total, 381 manifestations ont eu lieu à travers le pays depuis le 19 décembre, a annoncé le ministre de l’Intérieur. « Les manifestations ont commencé pacifiquement, mais des voyous aux intentions cachées s’en sont servis pour s’adonner au pillage et au vol », a-t-il affirmé, ajoutant que la situation était désormais « calme et stable ». Ahmed Bilal Osmane a précisé que 118 bâtiments, dont 18 de la police, avaient été détruits au cours des manifestations qui ont gagné plusieurs villes, du pays y compris la capitale Khartoum.

En outre, 194 véhicules ont été incendiés, dont 15 appartenant à des organisations internationales, selon le ministre de l’Intérieur.

Le 6 décembre, de petits groupes de manifestants s’étaient encore rassemblés dans des quartiers du centre-ville à Khartoum pour une marche en direction du palais présidentiel, mais la police anti-émeute les a dispersés à coups de gaz lacrymogènes, a indiqué un témoin.

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« Le peuple veut la chute du régime »

Lors des manifestations, plusieurs bâtiments et bureaux du parti du Congrès national (NCP), du président Omar el-Béchir, ont été incendiés tandis que des protestataires scandaient « le peuple veut la chute du régime ». Le président s’est emparé du pouvoir par un coup d’État en 1989.

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Plusieurs leaders de l’opposition, des militants et des journalistes ont été arrêtés par le puissant Service national du renseignement et de la sécurité (NISS) depuis le début des protestations.

Amputé des trois quarts de ses réserves de pétrole depuis l’indépendance du Soudan du Sud en 2011, le pays est confronté à une inflation de près de 70% par an et à une grave crise monétaire. Le prix de certains produits comme les médicaments ont plus que doublé et plusieurs villes dont Khartoum souffrent de pénuries de pain et de carburant.

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