Ghana : en seize mois, un tiers des banques du pays ont disparu

La banque centrale avait donné jusqu’au 31 décembre 2018 aux établissements de crédit pour accroître leur seuil minimum de capital à 72,3 millions d’euros. Sur les 34 banques universelles du pays, 11 n’ont pas survécu à cette obligation.

La banque commercial d’Acrra en septembre 2013 (image d’illustration). © Chris STEIN pour Jeune Afrique

La banque commercial d’Acrra en septembre 2013 (image d’illustration). © Chris STEIN pour Jeune Afrique

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Publié le 8 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

« À la suite de l’exercice de recapitalisation qui a pris fin à la fermeture des bureaux le 31 décembre 2018, il y a actuellement 23 banques universelles opérant au Ghana », détaille Ernest Addison, le gouverneur de Bank of Ghana, dans un discours publié le 4 janvier sur le site internet de l’institution. « Ces banques ont toutes atteint l’exigence minimale de fonds propres de 400 millions de cedis [72,3 millions d’euros]. »

Le pays comptait auparavant 34 établissements bancaires. « Nous avons hérité d’un système financier qui était dans un état de tension considérable, avec des banques qui ne respectaient pas les exigences de fonds propres et d’autres dont les fonds propres ont été érodés par un taux élevé de prêts non-performants », a expliqué Ernest Addison. « Certaines de ces banques étaient insolvables et illiquides, d’autres étaient solvables mais illiquides. »

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Trois fusions

« Dans le passé, la Banque du Ghana avait continué à fournir des liquidités à ces banques en difficulté, sans s’attaquer aux problèmes sous-jacents qui avaient conduit à l’illiquidité et à l’insolvabilité de ces institutions » a poursuivi le gouverneur.

La banque centrale s’est alors décidée à agir. Les licences bancaires de sept banques insolvables ont été révoquées au cours des seize derniers mois. Enfin, le 11 septembre 2017, la Banque du Ghana a publié une directive par laquelle toutes les banques universelles étaient tenues de respecter une exigence minimale de fonds propres à 400 millions de cedis avant le 31 décembre 2018.

Dans le détail, 16 banques ont atteint la barre des 400 millions de cedis de fonds propres, que ce soit à travers des bénéfices mis en réserves ou des injections de capital. Six banques ont fusionné entre elles, les trois établissements qui en résultent respectant les nouveaux critères.

Des fonds de pension à la rescousse

Des fonds de pensions ont injecté des capitaux dans cinq banques, dont les entités publiques National Investment Bank et Agricultural Development of Ghana, à travers un « véhicule à usage spécial », Ghana Amalgamated Trust Limited (GAT).

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La Banque GN Bank a renoncé à sa licence de banque universelle pour opérer en tant que société d’épargne et de crédit, n’ayant pas réussi à rassembler les fonds nécessaires, tandis que Bank of Baroda, filiale ghanéenne de la banque publique indienne Bank of Baroda s’est retirée du pays, ses actifs étant absorbés par Stanbic Bank Ghana (groupe Standard Bank).

Enfin, la banque centrale a retiré les licences d’Heritage Bank and Premium Bank. Parallèlement, le gouvernement a émis une obligation domestique d’1,4 milliard de cedis afin de permettre à Consolidated Bank Ghana de reprendre le bilan des deux prêteurs. CBG a été créée en août par la fusion de cinq banques défaillantes.

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