Mc Cain sur son tapis volant
En janvier 2013, quatre ans après son (hypothétique) conquête de la Maison Blanche, tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes, explique le candidat républicain. Oui, oui, même en Irak.
Croit-il vraiment à ce qu’il dit ou se moque-t-il effrontément du monde ? Quelques bouffées de démagogie électorale sont sans doute excusables par les temps qui courent, mais force est de reconnaître que, dans le genre, John McCain fait très, très fort. Le 16 mai à Colombus, Ohio, le candidat républicain à la présidentielle américaine a dressé de la situation du monde en janvier 2013 – quatre ans après son hypothétique arrivée à la Maison Blanche – un tableau qui laisse sans voix. Une « balade en tapis volant », a méchamment raillé un confrère.
L’Irak, ce pays des mille et une horreurs, sera, pour l’essentiel, pacifié. Oh ! certes, la violence y perdurera, mais de manière « sporadique », bénigne. La démocratie s’y épanouissant, les soldats américains seront, pour la plupart, rentrés chez eux. « Mission accomplie », comme dirait l’autre. Ceux qui y seront maintenus en seront presque réduits à faire du tourisme. En tout cas, il ne sera pas question pour eux de participer, au moins directement, à d’éventuels combats. On avait cru comprendre que McCain était farouchement opposé à toute espèce de calendrier de retrait des troupes, mais passons.
En janvier 2013, subjuguées par les sortilèges de la diplomatie occidentale – et sans doute l’incroyable pouvoir de persuasion de l’ex-sénateur devenu président -, la Russie et la Chine auront renoncé à soutenir les ambitions nucléaires de l’Iran et de la Corée du Nord. En Afghanistan, Ben Laden aura été capturé – ou, mieux encore, tué – tandis que ses djihadistes, impitoyablement traqués, n’auront plus un « endroit sûr » où poser leurs sanglantes babouches. Au Darfour, enfin, la « Ligue des démocraties » que le président virtuel appelle de ses vÂux aura, comme par enchantement, mis un terme au génocide. Inutile de préciser que la croissance économique mondiale sera depuis belle lurette repartie. À un train d’enfer.
McCain vit dans un monde de rêves, ont commenté les démocrates. Les rêveurs ont leur charme. Sauf quand ils font de la politique, cet art du possible, et se sont mis en tête de devenir maîtres du monde. Là, on en viendrait presque à préférer un fieffé menteur !
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