Dette cachée du Mozambique : la justice sud-africaine refuse la libération de l’ex-ministre des Finances Manuel Chang

L’ex-ministre mozambicain des Finances Manuel Chang, arrêté en Afrique du Sud le 29 décembre, risque toujours une extradition vers les États-Unis, où il est mis en examen pour escroquerie et blanchiment.

Manuel Chang, ancien ministre mozambicain des Finances, à Washington, en avril 2012. © AFP

Manuel Chang, ancien ministre mozambicain des Finances, à Washington, en avril 2012. © AFP

Publié le 9 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Willie Vermeulen, l’avocat de l’ancien ministre mozambicain des Finances arrêté le 29 décembre 2018 en Afrique du Sud, a tenté le 9 janvier d’obtenir la libération de son client, mettant en cause l’existence du document américain demandant formellement son interpellation et son extradition. Peine perdue : pour la juge sud-africaine Sagra Subroyen, comme pour la procureure Elivera Dreyer, « le mandat d’arrêt est bien valide » et Manuel Chang risque donc toujours une extradition vers les États-Unis.

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L’ancien ministre, âgé de 63 ans, est accusé d’avoir permis à des entreprises publiques de contracter des prêts secrets qui ont plongé son pays dans une grave crise financière. Selon l’acte d’accusation de la justice américaine, au moins une centaine de millions de dollars de pots-de-vin ont été versés dans le cadre de ces prêts, dont 5 millions au seul ministre.

Sitôt rendue la décision de la juge, la défense de Manuel Chang a sollicité sa remise en liberté sous caution.

Des poursuites contre 18 personnes au Mozambique

Manuel Chang a été ministre des Finances entre 2005 et 2015, sous la présidence d’Armando Guebuza. C’est à la fin de ce mandat que des prêts d’un montant de 2 milliards de dollars (environ 1,75 milliard d’euros) avaient été secrètement négociés et signés, officiellement pour l’achat de navires militaires.

La révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son indépendance en 1975

La révélation de ces prêts a précipité le Mozambique dans sa pire crise financière depuis son indépendance en 1975. Fin 2017, la dette avait atteint 112 % du produit intérieur brut (PIB). Elle a contraint le pays à suspendre ses remboursements. La plupart des bailleurs internationaux, comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale, ont gelé leur aide. Maputo a suspendu ses remboursements à ses créanciers et cherche depuis à renégocier sa dette.

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Outre l’ancien ministre, la justice américaine a mis en examen quatre autres personnes : l’homme d’affaires libanais Jean Boustani, qui avait servi d’intermédiaire et coordonné le montage, et trois anciens banquiers d’affaires du Crédit Suisse, interpellés le 3 janvier à Londres, avant d’être remis en liberté sous caution. De son côté, le parquet général mozambicain a révélé le 7 janvier avoir engagé des poursuites contre 18 personnes, sans les citer.

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