Électricité : ce qu’il reste à faire
« Comme dans tous les pays où l’approvisionnement en électricité repose sur les hydrocarbures, la situation ici est difficile », reconnaît Mohamed Saleck Ould Heyine, directeur général de la Somelec, la Société mauritanienne d’électricité. Comme les 27 centrales électriques du pays (soit une puissance installée de 100 MW) carburent au fuel et au gasoil, le coût de production a suivi la flambée des prix du baril de pétrole, soit une augmentation proche de 100 % en 2007. Mais, service public oblige, les tarifs pratiqués par la compagnie nationale, eux, n’ont guère progressé de plus de 5 %. Si l’on ajoute à ce manque à gagner une infrastructure vieillissante, qui peine à satisfaire une demande d’électricité en pleine croissance – plus 10 % par an ces cinq dernières années – l’équation se complique pour la Somelec. Sans compter que sa situation financière est fragile : en 2007, ses impayés auprès des fournisseurs s’élevaient à 9 milliards d’ouguiyas (25,7 millions d’euros). L’État a assuré le remboursement des deux tiers, le reste ayant été financé sur ressources internes.
Après des années de gestion à court terme – en 1998, un processus de privatisation a été lancé, qui n’a jamais abouti mais a mis les investissements en veilleuse -, la Somelec essaie toutefois de retrouver des couleurs. À sa barre a été nommé, en 2007, Mohamed Saleck Ould Heyine. Un cadre qui a fait ses preuves en tant que gestionnaire à la Société industrielle et minière (Snim), dont il était directeur général et où il a passé près de vingt ans. Sa stratégie ? Dans un premier temps, restaurer et augmenter la capacité de production des centrales existantes, à l’intérieur du pays comme à Nouakchott et à Nouadhibou. Parallèlement, améliorer le recouvrement des recettes : près de 15 % de la production de la Somelec n’est pas payée par les particuliers. À long terme, des contrats sont signés pour la construction de nouvelles centrales, à Nouakchott et à Nouadhibou, d’une capacité respective de 40 MW et 20 MW. Par ailleurs, un appel d’offres devrait être émis dans les trois mois pour une installation de 100 MW. En attendant que la Mauritanie devienne producteur de gaz – l’exploration des réserves, estimées à 30 milliards de m3 en offshore, est en cours -, et que l’heure soit à l’exportation d’électricité.
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