Côte d’Ivoire : le vainqueur de l’élection municipale du Plateau, Jacques Ehouo, inculpé

Auditionné par la police économique jeudi après-midi, Jacques Ehouo a finalement été inculpé. Une information judiciaire a été ouverte.

Partisans de Jacques Ehouo, au Plateau (Abidjan), le 15 octobre. © SIA KAMBOU/AFP

Partisans de Jacques Ehouo, au Plateau (Abidjan), le 15 octobre. © SIA KAMBOU/AFP

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Publié le 10 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Les faits retenus contre Jacques Ehouo sont les suivants : détournement, blanchiment, faux et usage de faux. Jeudi 10 janvier en fin de journée, le vainqueur de l’élection municipale du Plateau pour le compte du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) a été inculpé avant de regagner son domicile. Plus tôt dans la journée, il avait été auditionné par la police économique et financière, puis reçu par le procureur de la République, Richard Adou.

« Le dossier est vide. Aucune pièce comptable ne nous a été présentée », a réagi l’avocat du concerné, Me Claver N’Dry. L’information judiciaire confiée à un juge d’instruction va désormais se poursuivre. Député, Jacques Ehouo est protégé par son immunité parlementaire. Il peut être poursuivi, mais pas arrêté.

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Convoqué une première fois le 3 janvier, Ehouo avait refusé d’être entendu. Il a changé de stratégie mercredi soir à l’issue d’une réunion avec ses avocats. Selon l’un de ses proches, la direction du PDCI s’est montré favorable à son audition.

Des policiers s’étaient rendus mercredi à son domicile des Deux-Plateaux à Abidjan, mais aussi à celui de ses parents et de l’une de ses proches collaboratrices. Jacques Ehouo étant introuvable, les éléments de la police économique avaient remis une nouvelle convocation au personnel présent à sa résidence. Daté du 9 janvier, le document est signé par le commissaire divisionnaire Ernest Bouaky.

Pas d’arrestation, mais une audition

Mardi soir, Me Claver N’dry assurait qu’un mandat d’arrêt avait été émis contre son client. Une information démentie à Jeune Afrique par le procureur de la République. « Jacques Ehouo étant député, il ne peut pas être arrêté, d’autant plus que l’affaire n’est pas encore au stade l’enquête préliminaire. On ne parle ici que d’une audition, ce qui est totalement légal, afin qu’il puisse venir s’expliquer sur les faits qui lui sont reprochés », explique-t-il.

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Jacques Ehouo est soupçonné d’avoir été l’un des acteurs d’un vaste détournement de fonds organisé par la mairie du Plateau, alors dirigée par son oncle Noël Akossi-Bendjo. Ce cadre du PDCI avait été démis de ses fonctions en août. Il vit désormais à Paris.

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Interrogé mercredi à la sortie du Conseil des ministres, le porte-parole du gouvernement, Sidi Touré, a laissé entendre que la décision de mettre sous tutelle la commune du Plateau était directement liée à ces soupçons. « C’est une mesure conservatoire, le temps que la justice fasse ses preuves. Le procureur a été saisi deux fois. La première fois avant les municipales, une deuxième fois après, au sujet de soupçons de mauvaise gestion de la mairie du Plateau. Installer un conseil municipal dans un tel contexte pourrait freiner l’exécution de la décision judiciaire », a-t-il déclaré.

« Il n’y a donc plus de présomption d’innocence en Côte d’Ivoire », s’insurge Me Claver N’Dry.

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