Hassan Ali Bin Ali

Jeune Afrique : Le Qatar s’est porté candidat pour l’organisation des J.O. de 2016. Quels sont ses atouts ?

Hassan Ali Ibn Ali : Chacun a pu constater nos capacités en la matière lorsque nous avons accueilli les XVe jeux Asiatiques, en décembre 2006. Stades, palais omnisports, bassins 75 % des installations nécessaires sont déjà opérationnelles. Nous serions en outre le premier pays arabe à accueillir les Jeux, avec le souci de porter les valeurs du dialogue, du progrès social et de l’espoir. Nous avons reçu le soutien de pays arabes et africains – Maroc, Algérie, Tunisie, Soudan, Égypte -, outre celui du Conseil de coopération du Golfe (CCG), à Doha, en décembre 2007, et de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), à Dakar, en mars 2008.

Le climat du Qatar est désertique. Ne fera-t-il pas trop chaud ?

Nous proposons comme dates du 14 au 30 octobre. Il fera moins chaud qu’en été et la météo sera idéale pour le confort des athlètes et des spectateurs. Les épreuves pourront se dérouler aussi bien en intérieur qu’en extérieur.

Qu’en est-il de la sécurité ?

Le dispositif mis en place pour les Jeux de 2006 était efficace. Nous n’avons eu aucun incident à déplorer. Tous les sites répondent d’ores et déjà aux critères requis par le Comité international olympique (CIO).

Le Qatar souhaite « rassembler des peuples différents, dans la fraternité et le fair-play ». Faites-vous campagne en tant qu’acteur de la paix dans la région ?

Nous voulons créer, à cette occasion, un climat de dialogue et de compréhension en invitant à Doha des gens de partout, y compris d’Israël. Les athlètes israéliens seront en permanence en contact avec des athlètes arabes et la population. Israël fait partie de la région et du mouvement olympique ; nous avons signé la même charte et les Israéliens ont participé aux Jeux précédents : ils y auront donc leur place.

En quoi votre candidature favorise-t-elle le progrès social – comme vous le déclarez – et spécifiquement l’égalité entre hommes et femmes ?

Nous misons sur l’éducation. Des programmes spéciaux ont été mis en place pour les plus démunis et les handicapés, Qataris et non-Qataris. Hommes et femmes seront égaux devant la compétition, sans disposition particulière concernant leur tenue ; pour les spectateurs, l’accès aux enceintes sportives sera naturellement mixte. Le Qatar est un pays moderne !

Comment est perçu le Qatar dans le monde arabe ?

L’émir Cheikh Hamad Ibn Khalifa Al Thani a opéré tant de changements dans les domaines social, économique et politique que le Qatar apparaît aujourd’hui comme un modèle pour toute la région, et au-delà. Notre candidature fera pénétrer l’olympisme dans le cÂur de millions de gens ; nous montrerons que nous faisons partie du monde et que le monde fait partie de nous.

Quelles sont les disciplines phares au Qatar ?

L’équitation, la natation et, comme partout ailleurs, le football. Les Qataris sont aussi très performants au tir et en athlétisme. Nous avons créé pour les jeunes talents l’académie des sports Aspire. J’espère que certains récolteront le fruit de leur travail dès les J.O. de Pékin, cet été !