Ghana : du gaz et un milliard de dollars avant la fin de l’année
Le Ghana a lancé une tournée de présentation auprès des investisseurs européens et américains de l’eurobond que le pays s’apprête à lancer. Accra a également indiqué que la production de gaz du champ offshore Jubilee devrait démarrer avant la fin de l’année.
Promis et juré : la production de gaz du champ « Jubilee » sera à plein régime avant la fin de l’année. C’est le message que John Mahama a tenu à délivrer le mardi 2 septembre durant sa visite sur le site de production offshore.
« Un peu de gaz devrait être produit bientôt, mais la mise en service aura lieu lorsque les 120 millions de pieds cubes de gaz seront acheminés à [la centrale thermique de Takoradi de] Aboadze, et je pense que cela va avoir lieu autour de la fin de cette année », a expliqué le président du Ghana, rapporte l’agence Reuters.
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Difficile pourtant de voir là plus qu’une opération de communication.
D’abord parce que c’est au moins le deuxième report de la date de démarrage effectif de cette production. Prévue pour 2013, elle avait été repoussée en raison des retards constatés dans la construction de l’unité de traitement du gaz, dus à des difficultés financières (son coût est estimé à 750 millions de dollars).
En mars dernier, avec la même conviction Alex Mould, le directeur général de Ghana National Petroleum Corporation, la société nationale pétrolière du pays, assurait à Reuters que le traitement du gaz allait démarrer en septembre.
Tournée de présentation
Qui plus est, la visite du président ghanéen à « Jubilee », dont les réserves de gaz sont estimées à 1 400 milliards de pieds cubes, a eu lieu (coïncidence !) alors que Seth Terkper, le ministre des Finances du Ghana, s’envolait pour l’Europe où il lance une tournée de présentation de l’eurobond que compte lancer Accra dans les prochaines semaines.
—————————-> L’Afrique subsaharienne face au spectre des déficits <————————-
Durant le « roadshow », qui démarre ce mardi 4 septembre à Munich, la délégation ghanéenne – qui a engagé Barclays, Deutsche Bank et Standard Bank pour organiser cette levée de fonds – doit également se rendre à Londres, New York et Boston, rapporte le Financial Times.
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Interrogé par le quotidien britannique, Seth Terkper a indiqué que l’eurobond pourrait atteindre 1 milliard de dollars, même si le montant final va dépendre « des conditions du marché ». Accra, qui a engagé en août des négociations sur un plan d’assistance avec le FMI, pourrait profiter inclure dans cette levée de fonds un programme de refinancement de son eurobond de 2007, qui arrive à maturité en 2017.
Le ministre des Finances du Ghana s’est dit optimiste quant aux chances de succès de cette levée de fonds. Seth Terkper n’a pas manqué de faire référence aux fondamentaux du pays qui sont « en amélioration » et – la manœuvre étant bien coordonnée – à l’usine de traitement du gaz de « Jubilee » qui « est en bonne voie » et devrait permettre au pays d’économiser jusqu’à 1,5 milliard de dollars de dépenses en devises.
Une confiance qui, si elle gagne peu à peu les marchés financiers (surtout depuis le début des discussions entre Accra et le FMI), revient à un moment particulièrement ironique. Citant les troubles du Ghana comme contre-exemple et preuve des travers qu’un endettement incontrôlé peut provoquer, l’Ouganda a annoncé récemment qu’il renonçait à émettre un eurobond. Le taux d’intérêt des obligations internationales que prépare Accra sera un bon indicateur de la sagesse de cette décision.
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