Un Néerlandais nommé De Vries

L’Europe se dote d’un coordinateur.

Publié le 26 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Le plus difficile sera sans doute d’apprendre à prononcer son nom : le Néerlandais Gijs De Vries vient d’être nommé coordinateur européen de la lutte antiterroriste. Un poste tout nouveau, créé pour améliorer la coopération des États membres de l’Union et rendu essentiel par les attentats du 11 mars, à Madrid. Placé sous l’autorité du haut représentant de l’Union européenne (UE) pour la politique étrangère et de sécurité commune (Pesc), Javier Solana, et du Conseil des ministres, Gijs De Vries a d’ores et déjà indiqué les grandes lignes de son action à venir. Il envisage surtout d’assurer la meilleure complémentarité possible entre l’action de l’UE et celle de ses États membres. C’est dire s’il a du pain sur la planche : les services de renseignements n’ont pas la réputation d’être prompts au partage de l’information. Mais cette coopération est devenue une nécessité vitale, les terroristes pouvant profiter, notamment, des facilités de circulation à travers toute l’Europe.
Pour mener à bien sa mission, Gijs De Vries possède quelques atouts dans sa manche. Né à New York en 1956, formé en sciences politiques à Leyde et à Florence, marié à une Canadienne, il maîtrise couramment cinq langues, dont le français. Membre du parti libéral (Parti populaire pour la liberté et la démocratie), au pouvoir aux Pays-Bas avec les chrétiens démocrates, c’est un Européen convaincu, favorable au fédéralisme. Il a été député européen de 1984 à 1998, avant de devenir secrétaire d’État à l’Intérieur dans le deuxième gouvernement de Wim Kok, de 1998 à 2002. Il a aussi représenté son pays à la Convention sur la Constitution européenne présidée par l’ancien président français Valéry Giscard d’Estaing et assuré la présidence du Comité atlantique des Pays-Bas. Un poste qui lui a permis de bâtir un solide réseau d’amitiés du côté de Washington…
Réputé de caractère aimable, rigoureux et compétent, cet habitué des arcanes de la vie communautaire aura besoin de toutes ses qualités d’orateur et de toute sa force de persuasion pour conduire les spécialistes de la lutte antiterroriste à coopérer. Un défaut dans la cuirasse ? Oui. Si Gijs De Vries a eu à gérer des catastrophes – comme l’explosion de la fabrique de feux d’artifice d’Enschede – et à superviser l’introduction d’un nouveau système de communication pour la police des Pays-Bas, cela n’en fait pas un spécialiste de la lutte contre le terrorisme. Passionné d’ornithologie, il va devoir se mettre a observer les moeurs d’oiseaux de mauvais augure bien moins inoffensifs que leurs cousins à plumes. Qu’importe, Gijs De Vries est connu pour étudier ses dossiers à fond et les vilains volatiles d’el-Qaïda et de l’ETA n’ont qu’à bien se tenir. Gijs de Vries, retenez ce nom !

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