Moody’s : perspectives « stables » pour le Maroc
Alors que Moody’s soulignait les perspectives négatives de l’économie marocaine en mars dernier, désormais l’agence de notation les juge stables et confirme la note « Ba1 » attribuée aux émissions souveraines du royaume chérifien.
L’agence de notation Moody’s a révisé favorablement ses perspectives concernant la note de crédit du royaume chérifien. En mars dernier, l‘agence de notation les jugeait négatives et pointait notamment du doigt les rigidités de l’économie marocaine et les pressions inflationnistes. Mais le mardi 2 septembre, elle s’est ravisée et note des progrès importants qui permettent d’envisager des perspectives plus stables. Elle confirme en outre la note souveraine « Ba1 » atribuée au pays.
Fruits de la politique économique
Deux facteurs clés expliquent cette décision et le mérite en revient à la politique économique menée par le gouvernement marocain. D’abord Moody’s note une salutaire réforme du subventionnement du secteur énergétique. Selon l’agence, cette dernière va permettre de restructurer les comptes publics comme extérieurs du pays et de reduire les importants déficits accumulés suite au printemps arabe.
Les chiffres du budget le confirment : le montant des subventions et leur poids sur les finances publiques se réduisent. Ainsi au premier semestre 2014, ces subventions sont inférieures de 47 % au niveau enregistré durant la même période en 2013. Le pays est en passe d’accomplir son double objectif : atteindre le plafond de 35 milliards de dirhams (3,1 milliards d’euros) de dépenses en subventions et réduire leur part du PIB à 3,8 % en 2014, puis en dessous de 3 % en 2015, contre 4,8 % en 2013 et 6,2 % en 2012, à supposer que les cours pétroliers restent constants. Ces économies ont déja permis au gouvernement d’étendre de facon significative ses investissements publics au 1er semestre 2014, note avec satisfaction Moody’s.
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Stratégie industrielle
Le nouvelle stratégie industrielle du royaume chérifien et ses premiers résultats constituent le second élement décisif qui a justifié la révision de Moody’s.
L’agence note que la création de zones industrielles orientées vers l’exportation à haute valeur ajoutée dans les secteurs de l’automobile, de l’électronique et de l’aérospatiale, portent leurs fruits. Ces deux premiers secteurs bénéficient de nombreuses délocalisations et ont connu une croissance à deux chiffres au cours du premier semestre 2014. C’est ainsi par exemple qu’après le français Dassault, acquéreur d’Aéronautique Services Industries (ASI), c’est au tour du canadien Bombardier d’annoncer l’installation d’une usine à Casablanca d’ici à la fin de l’année.
Satisfecit
Pour Moody’s, cette hausse des investissements directs étrangers (IDE) renforcera les réserves en devises internationales et la solvabilité du royaume. L’agence décerne également un satisfecit au pays au sujet de l’imminente réforme des retraites et pour la stratégie touristique « vision 2020 ».
La dette marocaine devrait atteindre son pic en 2015 à 66 % du PIB avant de diminuer progressivement par la suite. Si Moody’s est raisonnablement optimiste, l’agence n’écarte toutefois pas la possibilité d’un retournement, qu’il s’agisse de risques domestiques, géopolitiques ou du ralentissement économique de la zone euro, principal partenaire commercial du Maroc.
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