Service public oblige

Assainissement et distribution… l’État modernise les infrastructures.

Publié le 26 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Gérer la pénurie, telle est la mission du nouveau directeur général de la Société nationale de l’eau (SNDE), Samba Thiam. Conseiller économique du président de la République depuis 2001 et ancien représentant du FMI à Dakar (1994-1997), Samba Thiam, 49 ans, a été nommé le 10 mars dernier à la tête de la SNDE, qui s’occupe de l’approvisionnement en eau potable des seize villes du pays (1,6 million d’habitants). Il a succédé à Ahmadou Ould Mohamed Mahmoud, devenu chef du projet Aftout Essahli, le plus grand jamais mené en Mauritanie (270 millions de dollars).
Pour un pays désertique à 70 %, l’eau potable est une « denrée rare et précieuse ». Quatre Mauritaniens sur cinq ne disposent pas d’un robinet à domicile. Ils sont obligés de puiser l’eau, dont la qualité laisse souvent à désirer, de l’acheter aux revendeurs ou de s’approvisionner auprès des bornes-fontaines. Le réseau de distribution se limite à 200 km pour la collecte et l’adduction et 800 km pour la distribution (35 000 compteurs). « Nous avons 267 km de canalisations en chantier », précise toutefois Samba Thiam.
La ville tentaculaire de Nouakchott (près de 1 million selon certaines estimations) a soif. Le projet Aftout Essahli doit permettre d’augmenter le volume de production de 50 000 m3/jour à 60 000 m3/jour d’ici au début de l’année 2005. L’eau proviendra de la nappe souterraine de l’Idini, à 60 km de la capitale. Comme sa capacité n’est pas extensible, les autorités ont extirpé de leurs tiroirs l’ancien projet de canal en provenance du fleuve Sénégal. Au lieu de se jeter dans l’océan Atlantique, l’eau du fleuve sera captée à Keur Massène et acheminée jusqu’à Nouakchott. Le même projet a été réalisé par le Sénégal (canal à ciel ouvert de Cayor de 300 km de long) pour l’alimentation de Dakar.
Les responsables du projet ont abandonné l’idée de canal à ciel ouvert pour privilégier une canalisation enfouie de 170 km. Les études ont été finalisées et les financements assurés, notamment par des fonds arabes (172 millions de dollars), la Banque africaine de développement (13 millions) et l’État (35 millions). Les appels d’offres seront lancés d’ici au mois de mai et les travaux devraient démarrer d’ici au début de 2005. Ils dureront quatre ans : stations de pompage, canalisations, réservoirs, ouvrages de distribution, réseaux d’assainissement… Le tout devrait permettre de produire jusqu’à 170 000 m3 par jour. Avec une extension prévue à 226 000 m3/jour en 2030.

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