RDC : pourquoi Adam Chalwe démissionne de son poste au sein du parti de Kabila

Secrétaire national du parti de Joseph Kabila et coordonnateur de la jeunesse au sein de la Majorité présidentielle (MP), Adam Chalwe a annoncé samedi sa démission de ces deux postes. Jeune Afrique revient sur les raisons qui l’ont poussé à quitter ses fonctions.

Adam Chalwe, désormais ex-secrétaire national du PPRD, lors d’une manifestation publique à Lubumbashi, septembre 2018. © DR

Adam Chalwe, désormais ex-secrétaire national du PPRD, lors d’une manifestation publique à Lubumbashi, septembre 2018. © DR

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Publié le 13 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Il se remet à peine de sa défaite aux législatives du 30 décembre mais Adam Chalwe, dont l’ascension politique vient de connaître un coup de frein, voudrait se démarquer de la classe politique congolaise. Cette classe politique composée d’acteurs qui se cramponnent souvent à leurs fonctions – officielles ou partisanes -, peu importe les résultats.

Ce samedi 12 janvier, le jeune homme de 30 ans a annoncé sa démission de son poste de secrétaire national du Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie (PPRD, formation politique initiée par le président sortant Joseph Kabila) mais aussi de celui de coordonnateur de la jeunesse au sein de la Majorité présidentielle, coalition au pouvoir.

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Adam Chalwe, candidat malheureux à la députation dans la circonscription de Lubumbashi, a ensuite confié à Jeune Afrique qu’il considérait sa démission comme « le premier acte de renouvellement de la classe politique en RDC : dire des choses et faire de la politique autrement ».

La famille politique de Kabila doit « se remettre en cause »

« Il faut tirer les conséquences de notre échec », martèle-t-il. Le jeune loup de la Kabilie exhorte surtout « tous les membres de l’exécutif national du PPRD, du secrétariat général de la Majorité présidentielle et de la Coordination du Front commun pour le Congo, car n’ayant pas réussi à faire élire notre candidat à la présidentielle, à tirer les conclusions qui s’imposent, en présentant leurs démissions afin de permettre à mon parti et à ma famille politique de se remettre en cause par un examen de conscience implacable (…) ».

Le régime de Kabila risque de disparaître pendant cette période de cohabitation »

Le dauphin du président sortant et secrétaire permanent du PPRD, Emmanuel Ramazani Shadary, n’a pu récolter que quelque 4 millions de voix, campant ainsi à la troisième place à l’issue de la présidentielle du 30 décembre, selon les résultats provisoires publiés par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni).

Pour Adam Chalwe, « le régime [de Kabila] risque de disparaître pendant cette période de cohabitation », si les responsables de sa famille politique « n’adoptent les attitudes d’humilité, de tolérance et de respect de la hiérarchie ». « On ne peut pas faire comme si de rien n’était ! » martèle-t-il.

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Des accusations de tripatouillage

Dans les couloirs du PPRD, il se murmure que des pressions auraient été exercées auprès de la Ceni pour que certains poids lourds du parti n’ayant pas récolté le nombre de voix nécessaires soient quand même proclamés élus, quitte à sacrifier des jeunes du parti ayant réellement été élus. But du tripatouillage présumé : « Il fallait des gens durs capables de tenir tête face à Félix Tshisekedi [déclaré provisoirement vainqueur de la présidentielle, ndrl], pas des jeunes qui pourraient être facilement achetés ».

Adam Chalwe a-t-il été ainsi sacrifié ? On ne saura sans doute pas. En tout cas, le désormais ex-secrétaire national du PPRD dit qu’il ne déposera pas de recours auprès de la Cour de cassation. Il préfère encaisser : « Le plus important, c’est le parti. »

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Adam Chalwe espère toutefois que cet échec de sa famille politique à conserver le pouvoir au sommet de l’État entraînera l’émergence de « nouveaux dirigeants pour lui permettre de répondre de manière efficiente à la nouvelle configuration politique (…) mais aussi pour nous mettre en ordre de bataille utile pour les futures élections ».

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