Les anciens à l’honneur

Publié le 26 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Pour la septième année consécutive, aucun film africain, ni du sud ni du nord du Sahara, n’a été admis à participer à la compétition officielle et donc à concourir pour la Palme d’or au Festival de Cannes. Le cinéma du continent, le seul sur la planète dans ce cas, confirme ainsi son relatif passage à vide, que l’on peut hélas ! constater sur tous les écrans, où il ne propose que peu de films de premier plan depuis la fin des années 1990.

Le cinéma africain, condamné pour l’heure à jouer les seconds rôles, sera cependant présent sur la Croisette. Grâce d’abord à deux célèbres anciens. Le grand Youssef Chahine sera à l’honneur une fois de plus avec son dernier film, La Rage au coeur, qui sera projeté en clôture de la sélection « Un certain regard ». Et, dans le même cadre, on verra avec plaisir le pionnier du septième art sur le continent, l’octogénaire Ousmane Sembène, présenter sa dernière réalisation, Moolaade.
Si le cinéaste sénégalais sera le seul à porter les couleurs de l’Afrique subsaharienne à Cannes, toutes sections confondues, l’Égyptien Youssef Chahine croisera avec satisfaction son compatriote et ancien assistant Youri Nasrallah sur la Croisette, puisque ce dernier y montrera lors d’une séance spéciale La Porte du soleil, un long-métrage – au sens propre du terme : il dure quatre heures trente au total – commandé par la chaîne de télévision Arte et adapté d’un roman à succès. Quant au Maghreb, et comme l’an dernier, il sera représenté par le seul Maroc, qui confirme ainsi la vitalité de son cinéma. La sélection « Parallèle » de la « Semaine de la critique » proposera en effet de découvrir À Casablanca les anges ne volent pas, le premier film de Mohamed Asli. Côté monde arabe, on peut aussi signaler, dans la même sélection, Soif, le premier film du jeune Palestinien Tawfik Abu Wael.

la suite après cette publicité

La compétition, comme c’est devenu une habitude depuis presque une décennie maintenant, fera la part belle à l’Asie, avec six films sur les dix-huit qui peuvent prétendre à la Palme d’or. Parmi ceux-ci, on remarquera la présence de deux films de Corée du Sud, une manière de saluer l’émergence spectaculaire du cinéma de ce pays sur la scène mondiale ces dernières années. L’Amérique latine, également, après une longue éclipse, confirme son retour au premier plan, avec la sélection d’un film argentin de Lucrecia Martel (La Niña Santa) et, surtout, du long-métrage du brésilien Walter Salles (Diaros de Motocicleta), consacré au périple sud-américain sur deux-roues dans les années 1950 d’un jeune étudiant en médecine qui se fera connaître sous le nom de Che Guevara.
Parmi les films très attendus, on peut aussi citer, outre le mystérieux 2046, de l’auteur de In the Mood for Love Wong Kar-waï, le documentaire anti-Bush du turbulent Michael Moore intitulé Farhenheit 9/11, ou, hors compétition, le nouveau Pedro Almodóvar La Mala Educación et le dernier Godard, Notre musique. Mais, bien entendu, et comme toujours à Cannes, on ne saurait prédire au vu des seules sélections quels films feront l’événement ou révéleront de nouveaux talents. Tout au plus peut-on avancer que, sur le papier, la cuvée 2004 ne s’annonce pas a priori comme l’une des plus audacieuses de ces dernières années.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires