Le monde arabe marginalisé

Publié le 26 avril 2004 Lecture : 1 minute.

La région Afrique du Nord/Moyen-Orient n’apparaît pas à son avantage, c’est le moins que l’on puisse dire, dans le rapport sur l’économie et le financement(*) publié le 19 avril par la Banque mondiale. En 2003, le flux net de capitaux y a été négatif de 2,2 milliards de dollars, ce qui signifie qu’elle a remboursé davantage qu’elle a reçu (infographie 6). Dans l’ensemble des pays en développement, le montant des flux nets a atteint 230 milliards de dollars, dont 65,4 milliards au bénéfice de l’Europe de l’Est, 64,3 milliards pour l’Asie de l’Est, 60,4 milliards pour l’Amérique latine, 27,8 pour l’Afrique subsaharienne et 12,4 pour l’Asie du Sud. Ces flux concernent la totalité des capitaux, quelle que soit leur origine (publique ou privée) ou leur forme (investissement direct, prêt, aide). De manière générale, les flux financiers augmentent partout, sauf dans le monde arabe.
Cette marginalisation a des conséquences néfastes sur la croissance économique, qui, en 2004, ne devrait pas dépasser 3,7 % dans la région, alors qu’elle atteindra sans doute 7,4 % en Asie de l’Est, 4,9 % en Europe de l’Est et 3,8 % en Amérique latine (infographie 2). Les pays du Maghreb devraient faire mieux que ceux du Moyen-Orient puisque, selon le FMI, elle devrait être de 6,1 % en Mauritanie, de 5,8 % en Tunisie, de 3,8 % en Algérie, de 3,4 % au Maroc, de 3 % en Égypte et de 2,8 % en Libye (infographie 1). En revanche, le Fonds prévoit une relance de l’inflation en Égypte et en Algérie (infographie 3).
Les transferts financiers des émigrés sont désormais recensés par la Banque mondiale. Normal, puisqu’ils sont désormais la deuxième source de financement des pays en développement, après les investissements directs étrangers (IDE) : 93 milliards de dollars en 2003, contre 135 milliards pour les IDE. Les émigrés arabes ont rapatrié chez eux, par des voies officielles, environ 13 milliards de dollars (infographie 4). Avec 3,2 milliards, les Marocains se classent au cinquième rang mondial (infographie 5). Les émigrés Tunisiens n’ont, pour leur part, transféré que 1,2 milliard, ce qui représente quand même 80 % des recettes touristiques annuelles du pays.

* Global Development Finance, 650 pp, 400 dollars.

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