Cameroun : Jean Foumane Akame, fidèle de Paul Biya, est décédé

Jean Foumane Akame, membre du Conseil constitutionnel camerounais et l’un des fidèles du président Paul Biya, s’est éteint le 13 janvier dans un hôpital de Genève, en Suisse, où il avait été transféré à la suite d’une attaque cardiaque.

Jean Foumane Akame, membre du Conseil constitutionnel camerounais, s’est éteint le 13 janvier dans un hôpital de Genève. © Capture écran/YouTube/L’ouverture sur le Cameroun

Jean Foumane Akame, membre du Conseil constitutionnel camerounais, s’est éteint le 13 janvier dans un hôpital de Genève. © Capture écran/YouTube/L’ouverture sur le Cameroun

Franck Foute © Franck Foute

Publié le 14 janvier 2019 Lecture : 3 minutes.

Jean Foumane Akame n’est plus. L’ex-conseiller juridique du président Paul Biya est décédé à l’âge de 82 ans des suites d’un accident cardio-vasculaire, dont il a été victime tôt le 13 janvier. Conduit au centre des urgences de Yaoundé où son état s’était stabilisé, il avait ensuite été évacué vers un hôpital de Genève. Le patriarche de la région du Sud s’en éteint dès son admission dans cet hôpital suisse.

À Yaoundé, la nouvelle de la mort de Jean Foumane Akame a suscité une vive émotion. Au sein du Conseil constitutionnel, des membres se souviennent d’un homme discret, mais surtout très expérimenté. Un témoignage qui illustre l’incroyable carrière de cet homme, qui résume à elle seule l’évolution du corps judiciaire du Cameroun post-indépendance.

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Une vie dans l’administration

Jean Foumane Akame intègre la magistrature camerounaise en 1966. Très vite, il est nommé au poste de vice-président de la cour d’appel de Dschang (1969-1970). C’est le début d’un périple qui le verra tour à tour au poste de conseiller et président de la chambre administrative de la Cour fédérale de justice (1970-1971), président de la cour d’appel de Garoua (1971-1973), puis de celle de Yaoundé (mars 1973-janvier 1974), jusqu’à être nommé secrétaire général du ministère de la Justice (1974-1980) et devenir chancelier de l’Université de Yaoundé 1 (1980-1983).

Le 18 juin 1983, Jean Foumane Akame est nommé dans le deuxième gouvernement du président Paul Biya au poste de ministre de l’Administration territoriale. À cette époque, la crise entre le président camerounais et son prédécesseur est déjà dans les débats publics. Les cadres de l’ère Ahmadou Ahidjo sont presque tous limogés, remplacés par des hommes en qui le nouveau président a confiance, et Jean Foumane Akame en fait partie.

Fidèle de Paul Biya

En 1986, deux ans après avoir quitté le poste de ministre, Jean Foumane Akame devient conseiller technique à la présidence de la République chargé des questions de Justice. Une fonction qu’il cumulera plus tard avec le titre de secrétaire permanent du Conseil supérieur de la magistrature. En cette qualité, on lui attribue une très grande influence dans les mutations du système judiciaire camerounais, l’un des symboles de cette présence étant la gestion stratégique de la très délicate « opération épervier ».

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Très discret, son nom n’a pourtant jamais été directement relié aux différentes affaires de cette campagne initiée par Paul Biya pour lutter contre la corruption. Jean Foumane Akame a pourtant réussi à se bâtir une stature et réputation de proche du chef de l’État, faisant de lui un homme craint dans le sérail. Une proximité confirmée lors de sa désignation comme l’un des onze premiers membres du Conseil constitutionnel, le 7 février 2018.

Collusion avec le RDPC ?

Quatre mois après sa nomination au Conseil constitutionnel, le nom de Jean Foumane Akame figure sur la liste des signataires d’une « motion de soutien » à la candidature du président camerounais. Adressée par des responsables du parti au pouvoir, le Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC), et des chefs traditionnels originaires du sud du Cameroun, région d’origine du chef de l’État, cet appel lui demande « solennellement de se porter candidat à l’élection présidentielle de 2018 ».

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L’opposition s’indigne de la présence du nom d’un membre de l’instance censée veiller à la conformité du processus électoral. Un communiqué viendra finalement évoquer une erreur, soulignant qu’il s’agissait plutôt de Marie Foumane Akame, son épouse.

Conformément à la Constitution, le président de la République devrait remplacer Jean Foumane Akame au Conseil constitutionnel. Ce nouveau membre aura la charge d’achever le mandat de six ans entamé par celui-ci en 2018.

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