Contentieux électoraux en RDC : l’Église du Christ au Congo demande à la justice de se prononcer
Les porte-paroles du principal courant protestant en RDC ont déclaré le 14 janvier prendre acte des résultats contestés de la présidentielle et demandé aux juridictions compétentes de « dire le droit » sur les contentieux électoraux en vue de garantir la paix sociale dans le pays.
Dans une déclaration à la presse, l’Église du Christ au Congo (ECC, principale force protestante en RDC) « prend acte des résultats provisoires publiés par la Commission électorale. Cependant, elle constate que ces résultats ne font pas l’unanimité quant à leur acceptation par toutes les parties prenantes ». Les protestants forment la deuxième confession de RDC derrière les catholiques.
L’ECC, qui a déployé 10 000 observateurs le jour du scrutin, invite ceux qui se sentent lésés dans leur droit à saisir la justice et « demande aux juridictions compétentes, garantes de la justice, de dire le droit sur ces contentieux électoraux en vue de garantir la paix sociale ». Elle a exhorté les acteurs politiques et la population « à préserver pour l’intérêt supérieur de notre destin commun (la) paix sociale et l’unité nationale ».
L’ECC a dénoncé le « triomphalisme des uns et le mécontentement des autres » face à la publication des résultats provisoires de la présidentielle du 30 décembre, proclamant le candidat d’opposition Félix Tshisekedi vainqueur avec 38,57 % des voix devant Martin Fayulu (34,8 %).
Vagues de contestations
Martin Fayulu a immédiatement dénoncé un « putsch électoral » du président sortant, Joseph Kabila, avec la « complicité » de Félix Tshisekedi, et revendiqué la victoire avec 61 % des voix. Il a déposé vendredi un recours devant la Cour constitutionnelle, qui a huit jours pour l’examiner.
L’influente Église catholique qui avait déployé 40 000 observateurs le jour du scrutin a également mis en doute le résultat annoncé. Elle a souhaité que le Conseil de sécurité de l’ONU demande à la Commission électorale la publication des procès-verbaux » de la présidentielle.
Des organisations régionales et internationales réclament un recomptage des voix.
Face aux « sérieux doutes » portant sur les résultats provisoires la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) estime « qu’un recomptage permettrait de rassurer à la fois les vainqueurs et les perdants ».
>>> À LIRE : Présidentielle en RDC : la SADC préconise un « recomptage des voix »
« Que l’on publie les procès-verbaux, ce que demandent l’UE, les États-Unis, l’Union africaine, la Région australe (..), parce qu’il est important qu’on puisse vérifier la correspondance des chiffres avec ce que les Congolaises et les Congolais ont exprimé dans les urnes », a estimé lundi le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders.
Les résultats des législatives organisées le même jour que la présidentielle donnent une large majorité aux forces favorables au président Kabila.
En cas de confirmation des résultats provisoires, Félix Tshisekedi, 55 ans, doit succéder à Joseph Kabila, 47 ans, au pouvoir depuis 2001.
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