Présidentielle en RDC : début de l’examen du recours du candidat de l’opposition Martin Fayulu
La Cour constitutionnelle de la République démocratique du Congo (RDC) doit commencer à examiner mardi le recours déposé par le candidat de l’opposition Martin Fayulu, afin de contester les résultats de la présidentielle qui le donnaient deuxième.
« La Cour constitutionnelle va commencer à examiner le recours de Martin Fayulu à partir de 09h30 (08h30 GMT) » mardi 15 janvier, a déclaré Baudouin Mwehu, attaché de presse au cabinet du président de cette Cour. Les audiences devraient être publiques et radiotélévisées.
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Martin Fayulu conteste les résultats provisoires publiés par la Commission électorale (Céni), qui avait proclamé la victoire de Félix Tshisekedi avec 38,57 % des voix et l’avait crédité de la deuxième place avec 34,8 % des suffrages. Dans la foulée, il avait dénoncé un « putsch électoral » de Joseph Kabila, avec la « complicité » de Félix Tshisekedi, avant de revendiquer la victoire avec 61 % des voix.
« Ce que nous attendons de la Cour constitutionnelle, c’est le rétablissement de la vérité des urnes », a déclaré lundi Albert Fabrice Puela, l’un des avocats de Martin Fayulu.
Consensus autour d’un recomptage
L’Église catholique a également mis en doute le résultat annoncé. L’institution religieuse a souhaité que le Conseil de sécurité de l’ONU demande à la Ceni la publication des procès-verbaux de la présidentielle.
Tenant compte des « sérieux doutes » portant sur les résultats provisoires, la Communauté de développement d’Afrique australe (SADC) a suggéré dimanche un recomptage. Lundi, le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, s’est invité dans les débats, approuvant l’idée de la SADC. « Bien entendu, faire la transparence est toujours la première démarche, et puis se demander si, à partir de ce qui aura été publié, on doit recommencer une procédure de comptage », a-t-il déclaré à la RTBF.
Si ce recomptage des voix est une décision de la Cour constitutionnelle, l’UDPS l’acceptera
« Si ce recomptage est une décision de la Cour constitutionnelle, l’UDPS (l’Union pour la démocratie et le progrès social) l’acceptera. Mais nous n’entendons pas que ce recomptage des voix soit imposé par des États étrangers », a répondu en conférence de presse Vidiye Tshimanga, porte-parole de Félix Tshisekedi.
Selon la loi électorale congolaise, le recomptage des voix relève « du pouvoir d’appréciation du juge » et constitue une « mesure extraordinaire d’instruction, à laquelle le juge peut recourir après avoir épuisé toutes les autres vérifications d’usage ».
La décision de la Cour connue samedi
La Cour est considérée comme étant acquise au président sortant Joseph Kabila. En avril, deux juges considérés comme plus indépendants avaient démissionné. Pour les remplacer, le président avait notamment nommé l’un de ses anciens conseillers juridiques, Norbert Nkulu Kilombo.
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Plus haute juridiction du pays, la Cour constitutionnelle est composée de neuf membres et est chargée de trancher les contentieux électoraux. Elle a huit jours pour rendre sa décision à partir du dépôt, vendredi, du recours de Martin Fayulu.
Le camp Fayulu ne se fait pas d’illusion sur son impartialité, mais veut tout de même croire que la Cour sera capable de s’émanciper. « Nous savons que c’est sa cour (à Kabila) », a déclaré lundi Matthieu Kalele Ka-Bila, l’un des adjoints de l’opposant. « La Cour que nous avons ici, malgré les injonctions, avec la pression de la population, avec la pression de la conscience de (ses) membres, peut se dédouaner et dire la vérité », a-t-il espéré.
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