Du poisson à vie

Surveillance du littoral et gestion durable des ressources, une nécessité pour assurer la pérennité de l’activité halieutique.

Publié le 26 avril 2004 Lecture : 2 minutes.

Une contribution à hauteur de 5 % au Produit intérieur brut (PIB) seulement, mais un secteur qui fournit 45 % des recettes d’exportation et 25 % du budget de l’État. Telle est la fiche d’identité de la filière pêche. Le volume annuel des captures est de l’ordre de 700 000 tonnes, dont l’essentiel provient de la pêche industrielle. Mais cette production évolue en dents de scie, pour le bien de la ressource et de l’environnement ! En effet, le gouvernement impose parfois des restrictions sur les prises en gelant l’octroi de licences, sur le poulpe notamment, ou en instaurant des périodes de « repos biologique », pour permettre la reconstitution des espèces. Si l’état des ressources halieutiques s’est amélioré, la pêche industrielle exerce toutefois une forte pression sur la faune marine et entraîne des risques de pollution. D’où la volonté des pouvoirs publics de renforcer la surveillance en mer. Début avril, à l’occasion de la venue d’une délégation de l’Union européenne en Mauritanie, ces questions ont de nouveau été abordées. Sur ce plan, l’accord de pêche qui lie la Mauritanie à l’Union européenne, dont le dernier renouvellement date d’août 2001, pour un montant de 430 millions d’euros sur cinq ans, a innové. Rompant avec l’ancien système essentiellement fondé sur des accords commerciaux, il met l’accent sur la pêcherie durable et prévoit le contrôle sanitaire des produits et des infrastructures de la pêche. Des règles malheureusement encore violées. En 2003, la presse espagnole révélait que les armateurs ibériques avaient été pris en flagrant délit de pêche de poissons de très petite taille dans les eaux mauritaniennes. Des flottes de pêche, européennes, russes et chinoises, ont également été mises à l’index pour leur manquement aux règles d’hygiène et aux normes de navigation internationales et leur tendance à surpêcher, en particulier les jeunes espèces.
La flotte industrielle mauritanienne, composée de chalutiers congélateurs et de glaciers basés à Nouadhibou, est essentiellement orientée vers les céphalopodes (poulpe, seiche, calamar) et certaines espèces vivant en eau peu profonde (dorade, mulet, sole, mérou, rouget), tandis que l’activité de la flotte étrangère reste centrée sur les espèces pélagiques de haute mer (sardine, anchois, maquereau et thon). La part du secteur artisanal est plus modeste : 30 000 tonnes capturées par an. Avec ses 30 000 à 35 000 pêcheurs, il contribue à la lutte contre la pauvreté. Sa production est principalement destinée à l’exportation de poissons frais ou congelés vers l’Europe et la sous-région. Près de 40 % des captures sont exportées. En tête, les pélagiques, suivis des céphalopodes (52 % des recettes d’exportations du secteur pour 12 % des volumes exportés), expédiés en majorité vers le Japon. Le reste alimente une industrie locale qui compte une cinquantaine d’unités agréées aux normes sanitaires de l’UE, dont les activités gagnent en valeur ajoutée, avec notamment la production de plats cuisinés ou la fabrication de farines.

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