Algérie : l’installation du sénat retardée pour permettre à Bouteflika de finaliser sa liste ?

La première séance plénière du Conseil de la nation renouvelé de moitié aurait dû avoir lieu le 8 janvier, soit le dixième jour suivant la date du vote des grands électeurs, comme le prévoit le règlement intérieur de l’institution. Cela n’a pas été le cas, en raison de divers retards accumulés dans la désignation des nouveaux sénateurs.

Abdelaziz Bouteflika, le président algérien. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

Abdelaziz Bouteflika, le président algérien. © Sidali Djarboub/AP/SIPA

Publié le 15 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Premièrement, le Conseil constitutionnel a annulé le scrutin du 29 décembre dernier dans la wilaya de Tlemcen, à cause des violences constatées. Dans cette circonscription, le corps électoral a été convoqué à nouveau le 10 janvier pour élire un sénateur. Ce dernier est finalement sorti des rangs du Front de libération nationale (FLN), confirmant la tendance nationale observée lors de ce scrutin.

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Deuxièmement, jusqu’à maintenant, la liste des sénateurs désignés par le président de la République n’a pas encore été rendue publique. Il semblerait en effet que le choix de certaines personnalités n’est pas tout à fait tranché par le chef de l’État. Créé lors de la révision constitutionnelle de 1996, le Conseil de la nation est composé de 144 membres, dont 96 élus au scrutin indirect et secret (deux tiers) et 48 désignés par le président de le République dans le cadre du tiers présidentiel.

Vers le maintien des poids lourds et du président ?

Certaines sources parlementaires contactées par Jeune Afrique affirment que les principales personnalités en fin de mandat seront reconduites dans leurs fonctions. Il s’agit notamment de l’ancien ministre de la Santé et ex-secrétaire général du FLN Djamel Ould Abbès, ainsi que l’ex-ministre de la Famille et de la condition féminine, Nouara Djaafar – probablement aussi Hachemi Djiar (ministre de la Communication entre 2006 et 2007) et Saïd Barkat (ministre de l’Agriculture, puis ministre de la Santé jusqu’à 2010). Nos interlocuteurs précisent que Hafida Benchehida, interprète du président de la République, Aïcha Barki, présidente de l’Association Ikraa, et Leila Tayeb, ancienne moudjahida qui a déjà accompli deux mandats au Sénat, devraient elles aussi conserver leurs places dans l’hémicycle.

Les spéculations vont bon train sur l’identité de potentiels nouveaux arrivants. 26 sièges réservés au tiers présidentiel sont à pourvoir, si l’on compte les deux laissés vacants par Abdelkader Malki, ancien secrétaire national de l’Union générale des travailleurs algériens (UGTA), décédé, et Louisette Ighilahriz, moudjahida qui a démissionné en octobre dernier, en protestation contre la destitution de Said Bouhadja de la présidence de l’Assemblée nationale.

Le maintien d’Abdelkader Bensalah au perchoir du sénat est corroboré par les cercles d’initiés

Ce mardi, le nom de l’ancien ministre de la Justice, Gardes des sceaux et actuellement conseiller à la présidence de la République, Tayeb Belaiz, est cité comme sénateur potentiel – et, au-delà, futur président de la deuxième chambre du Parlement. Pourtant, c’est le maintien d’Abdelkader Bensalah au perchoir du sénat qui est plutôt corroboré par les cercles d’initiés.

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Connu pour sa maîtrise du jeu des équilibres entre forces politiques divergentes, Bensalah est perçu comme l’homme idéal pour continuer d’assurer le rôle du deuxième personnage de l’État dans la conjoncture politique actuelle. C’est en effet lui qui a présidé le Conseil national de transition (CNT) à une période trouble de la vie de l’Algérie, de 1994 à 1997. Il a dirigé la première législature pluraliste de l’Assemblée nationale (1997-2002) et conduit les affaires du Conseil de la nation depuis 2002.

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