La réalité des chiffres
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Les 22 pays les plus développés du monde ont versé 68,5 milliards de dollars en 2003 aux 150 pays et territoires dits en développement (leur revenu par habitant est inférieur à 10 000 dollars, soit trois ou quatre fois moins que celui des riches), une augmentation de 17,5 % par rapport à 2002. Ce bilan, publié le 16 avril par le Comité d’aide au développement (CAD), mérite cependant d’être nuancé. Selon le CAD lui-même, qui regroupe des représentants des 22 pays donateurs, la hausse réelle n’est que de 3,9 %, après déduction de l’effet de la baisse du dollar en 2003 (laquelle gonfle l’aide versée, par exemple, en euros).
Mais l’autre « effet de manche », si l’on peut dire, est l’intégration, imposée par les États-Unis, de l’« aide » américaine à l’Irak et à l’Afghanistan. En conséquence, l’aide totale américaine « au développement » a bondi de 19 %, passant de 13,3 milliards à 15,8 milliards de dollars entre 2002 et 2003. Ce qui fait d’eux les « champions » en la matière, loin devant le Japon (8,9 milliards) et la France (7,3 milliards).
En termes d’effort, que le CAD calcule en pourcentage du revenu annuel brut (RNB) de chaque pays, les États-Unis demeurent en revanche les derniers des pingres, avec 0,14 %, comparés au 0,2 % du Japon ou au 0,41 % de la France, sans parler des pays scandinaves, qui ont depuis longtemps réalisé ou dépassé l’objectif fixé par l’ONU (0,7 %).
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