Mauritanie : Mohamed Ould Abdelaziz ferme la porte à un troisième mandat

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz a appelé à stopper les différentes initiatives visant à réviser la Constitution, ce qui lui aurait permis de briguer un troisième mandat.

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/AP/SIPA

Le président mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz à Nouakchott, le 2 juillet 2018. © Ludovic Marin/AP/SIPA

ProfilAuteur_AlainFaujas

Publié le 16 janvier 2019 Lecture : 2 minutes.

Le président Mohamed Ould Abdelaziz a ordonné à ses partisans de mettre fin à toutes les initiatives visant la révision de la Constitution pour lui permettre de briguer un troisième mandat, à ce jour inconstitutionnel, ayant déjà été élu en 2009 et en 2014. Par un communiqué daté du 15 janvier, il a rappelé sa « position constante, déclinée à plusieurs occasions, de respect de la Constitution du pays et de refus de toute révision touchant ses articles 26, 28 et 99 ».

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Depuis plusieurs semaines, des ministres – à commencer par le Premier d’entre eux, Mohamed Salem Ould Béchir, et des caciques du parti majoritaire, l’Union pour la République (UPR) – organisaient des manifestations dans différentes wilayas et dans la capitale pour lui demander de se représenter malgré tout.

Mystère sur l’identité de son successeur

La machine s’est emballée début 2019, quand 110 députés avaient préparé une loi organique modifiant les trois articles précités de la Constitution, en commençant par l’article 28, qui stipule : « le président de la République est rééligible une seule fois ». Fort d’une majorité des deux tiers à l’Assemblée nationale, l’UPR et ses alliés étaient assurés de faire adopter le texte, comme ils l’avaient prévu, le mercredi 16 janvier.

Le voile devrait être levé le 5 mars à l’occasion du congrès que l’UPR réunira pour renouveler ses instances et désigner son candidat

Ce vote, qui aurait soulevé une tempête politique en Mauritanie et suscité la réprobation sur la scène internationale, aurait surtout contredit les déclarations répétées du président. Celui-ci avait en effet déclaré qu’il ne modifierait pas la Constitution en sa faveur et qu’il ne briguerait pas un troisième mandat en mai-juin 2019. Fidèle à lui-même, Mohamed Ould Abdelaziz a donc choisi de mettre un terme au projet de ses partisans, même si ses trois Premiers ministres successifs et son frère d’armes, le général Ghazouani, y étaient favorables. Son communiqué dissipe définitivement les soupçons que nourrissait l’opposition « radicale » sur ses intentions réelles pour la prochaine présidentielle.

En revanche, le mystère demeure total sur le nom du successeur que soutiendra le président sortant. « À ce jour, absolument personne ne peut prétendre savoir qui il a choisi », reconnaît un de ses proches. Le voile devrait être levé, le 5 mars, à l’occasion du congrès que l’UPR réunira pour renouveler ses instances et désigner son candidat à la présidentielle. Personne ne doute que celui-ci sera en total accord avec Mohamed Ould Abdelaziz, qui entend demeurer un acteur majeur sur la scène politique mauritanienne.

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