Paul Fokam, banquier panafricain

Publié le 26 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

Président de l’Afriland First Bank On reproche généralement aux banquiers de ne prêter qu’aux riches. Paul Kammogne Fokam, lui, a choisi de faire aussi confiance aux plus démunis. Ce Camerounais dirige l’une de ces banques panafricaines qui font aujourd’hui parler d’elles. À l’instar de la Bank of Africa, d’Ecobank ou de la BGFI Bank, l’Afriland First Bank a aujourd’hui pignon sur rue dans plusieurs pays subsahariens : le Cameroun et la Guinée équatoriale, ainsi que le Congo-Brazzaville, où elle s’est dotée, plus récemment, d’un bureau de représentation. Créé sous le sigle de CCEI – Caisse commune d’épargne et d’investissement -, l’établissement a changé de nom. Il a aussi changé de taille, se hissant au rang de concurrent direct des groupes internationaux implantés en Afrique centrale, comme la Société générale ou le Crédit Lyonnais. En 2002, son résultat net après impôts a atteint près de 1,2 milliard de F CFA (près 1,8 million d’euros), en hausse de 31 % par rapport au précédent exercice.

Paul Fokam préside un groupe bancaire en pleine expansion, ainsi qu’une compagnie d’assurances et un fonds de capital-risque. Docteur en gestion, il a également enseigné au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam), à Paris. Chercheur féru de culture africaine, ce Bamiléké a effectué de nombreux voyages d’études de la Tunisie à l’Afrique du Sud et du Sénégal au Kenya, en passant notamment par le Nigeria, la Côte d’Ivoire, l’Angola, le Burundi, la Zambie et le Zaïre. Voyageur impénitent, Fokam a observé sous de multiples cieux les outils mis à la disposition des populations pour leur développement. Fort de cet expérience, il s’est fait le fervent défenseur du microcrédit, persuadé que les services financiers peuvent aussi être proposés aux ménages délaissés par les établissements bancaires classiques.

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Dans Et si l’Afrique s’éveillait ?, un ouvrage militant publié en 2000, ce banquier plaide en faveur de modes de création de richesses conformes aux spécificités africaines, respectant des valeurs que la déferlante de la mondialisation tendrait à standardiser. « La solution est simple, explique-t-il. La victoire sur la pauvreté est possible à condition que les moyens et les compétences de la communauté soient mis en commun. » Pour appuyer cette dynamique, sa banque est partenaire de structures mutualistes de crédit visant à mobiliser l’épargne et à financer les projets de petits opérateurs dans l’agriculture, le commerce ou l’artisanat. Y compris dans le secteur informel. Comme quoi la clientèle de l’Afriland First Bank ne se limite pas seulement aux compagnies pétrolières et aux exploitants forestiers.

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