Les « houris » chassées du paradis !

Publié le 27 mai 2003 Lecture : 2 minutes.

On en apprend de bonnes en feuilletant les revues savantes. Voilà qu’un érudit allemand nous révèle que les fameuses houris, ces vierges éternelles aux yeux langoureux qui ont titillé l’imagination de maint orientaliste, ces créatures de rêve promises à tout bon croyant, eh bien tout ça c’est du vent. Pas plus de houris là-haut que de madame Claude au coeur de la Grande Mosquée. Il y a eu erreur de transcription au moment où l’on mettait le Coran par écrit, et cette erreur s’est perpétuée pendant quatorze siècles. Le professeur Luxenberg, qui parle couramment l’arabe, le syriaque, l’araméen et une bonne demi-douzaine d’autres idiomes, a relu le Coran en supprimant tous les points diacritiques (qui n’existaient pas à l’époque de la Révélation) et en recherchant les racines syro-araméennes des termes employés. Du coup, les mots changent de sens. Et c’est spectaculaire. Entre mille exemples, celui-ci : « Nous les aurons mariés à des houris aux grands yeux » devient « Nous les installerons sous des raisins clairs comme le cristal ». Et « Dans ces jardins, ils auront des femmes purifiées » devient « Ils auront toutes espèces de fruits purs ». [Sourate II, 35]

Mais alors, à quoi ça sert que les fous d’Allah se décarcassent ? Du raisin, vert ou noir, on peut l’acheter chez l’Arabe du coin, on peut même y dégotter des mangues et des papayes, quel intérêt de se faire exploser en dix mille morceaux pour une si banale récompense ? On croit débarquer dans Baywatch, on tombe sur mère Teresa grignotant une banane. On imagine saint Pierre disposant des clefs d’un studio de célibataire, mais non : il tient un négoce de fruits et légumes. De quoi refroidir bien des ardeurs du côté de Téhéran et de Beyrouth. Les kamikazes vont se convertir au jus d’orange et à la vie au grand air, ici-bas. Autant se préparer à ce qui les attend dans la maison du Père.

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La découverte de Luxenberg, que Dieu le bénisse, présente l’avantage de réconcilier les croyants authentiques avec les Textes sacrés. Quel soulagement ! Dieu concurrençant Hugh Hefner, franchement ça clochait quelque part… Le Paradis n’est donc pas un gigantesque lupanar, c’est un petit coin de campagne où des hommes et des femmes de bonne compagnie contemplent la face de Dieu en croquant des raisins. On doit y croiser Socrate au lieu de Pamela Anderson et Ibn Roshd à la place de Kylie Minogue. Et tant pis pour les obsédés…

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